mardi 3 avril 2007

Académie d’études civiques



I N V I T A T I O N

Chers Amis,

Nous serions très honorés de vous compter parmi les Membres fondateurs de l’ “Académie d’études civiques ” (*) dont les fondements sont la Doctrine sociale, le Magistère de l’Eglise et les Textes irrécusables comme ceux de Saint Thomas d’Aquin.
A quoi bon créer une telle institution, nous direz-vous peut être, dès lors que la France se retrouve sans âme … dépossédée de sa politique de sécurité et, de facto, d’une politique étrangère indépendante … et que dire de sa politique de la Famille pourtant cellule de base de la société … ou encore de son ministère de l’Education nationale.
Un seul fait justifierait l’appel que nous vous faisons : dans quelques jours, nous allons devoir voter, choisir qui dirigera la France, qui sera “partenaire ” de l’Europe en son état. Combien de français le feront en connaissance de cause ?
“Dans les démocraties modernes, qui ne font plus référence à une loi morale supérieure, le devoir intrinsèque du citoyen honnête est d'envisager de faire passer dans les lois ce qu'il croit, lui, être le mieux pour la société : c'est le seul devoir qui lui incombe et la seule liberté qui lui reste”, disait le Professeur Jérôme Lejeune.
Aujourd’hui, Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, rappelle que 2007 et 2008 seront deux années d’échéances électorales majeures. Nous serons appelés à exprimer nos choix politiques et à nous prononcer sur les principales instances représentatives de notre pays. Or, qu’est-ce qui est en jeu au cours des élections ? Si ce n’est promouvoir une société qui construise progressivement le bien commun et où l’homme se trouve placé au centre. Pour un chrétien, la dignité objective de l’être humain est fondée sur une vision de la personne voulue et aimée par Dieu, et sur l’unité du genre humain, fondée sur le respect accordé à chacun … En tant qu’institution, l’Eglise garde une distance par rapport à la campagne électorale. Mais nous gardons mémoire de cette réflexion de Benoît XVI : “L’Eglise ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’Etat. Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart de la lutte pour la justice. Elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle, et elle doit réveiller les forces spirituelles sans lesquelles la justice, qui requiert des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer.” (Deus Caritas est). Le Pape souligne d’abord la place de la raison dans le choix politique. Le poids excessif de l’instant et de l’émotionnel dans l’information médiatique, enferme souvent les prises de position dans un jeu de miroir, dans une stratégie démagogique de manipulation de l’opinion. La vie politique perd alors de son crédit. La confiance en la démocratie participative en sort altérée.
L’Académie d’Etudes civiques se donne pour mission d’analyser régulièrement ce qui peut advenir et ce qui peut être fait vis à vis des grands défis de l’à-venir.
Avec vous tout devient possible ! Ensemble, réussissons cette entreprise !
Sachant pouvoir compter sur vous, je vous assure de ma respectueuse considération in Christo Rege per Mariam.
Eric Thebaud des Fontenelles

(*) Il s’agit dans un premier temps de constituer une association selon la Loi du 1er juillet 1901
Académie d’études civiques
academie_d_etudes_civiques@yahoo.fr

lundi 2 avril 2007

LES ELECTIONS

LES ELECTIONS ... qu'elles soient présidentielles, législatives ou municipales, sont pour beaucoup un casse-tête !
Ah … démocratie … quand tu nous tiens !
Faut-il voter ?
Comment ?
Pourquoi ou pour quoi ?
Selon quels critères ?
Y a t'il des "références" ?
Logiquement il y a plusieurs "candidat(e)s ... plusieurs "programmes" ou "projets" ... peut-on faire un choix raisonné ?
Que recouvrent les appellations DROITE/CENTRE/GAUCHE ?
Pourquoi y a t'il - en plus - des "extrêmes" ?
Des hommes ont réfléchi à toutes ces questions, depuis des temps immémoriaux, laissons-nous guider ...
L'électeur est-il de gauche ou bien de droite ? Dans un premier temps il importe de ne pas se positionner dans ce piège dialectique, mais bien de se positionner par rapport au bien et au mal, au juste et à l'injuste, au vrai et au faux. Eviter ainsi qu'à la place de l'initiative créatrice prévalent la passivité, la dépendance et la soumission à l'appareil bureaucratique ...
La formation proposée par l'Académie d'études civiques est ainsi bâtie sur le mode d'une intervention magistrale suivie de questions/réponses, voire de débats ... respectueux ...
Mais la formation est toujours confrontée au Magistère et la doctrine sociale de l'Eglise !Ecrivez-nous, nous vous répondrons !

Aimer la France

Le 13/03/07, par Laurent Dandrieu, Rédacteur en chef adjoint Culture Valeurs actuelles Présidentielle
On attendait un bilan politique, on a eu une déclaration passionnée d’amour de la France et des Français. A écouter les adieux de Jacques Chirac, dimanche soir, on ne pouvait s’empêcher de penser à la phrase de Pierre Reverdy : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. » L’amour de la France est une fleur délicate et éphémère, qui s’épanouit par centaines en période électorale, pour connaître dans les mois et les années qui suivent une irrémédiable et désolante éclipse. Car les preuves d’amour, il faut bien dire qu’on les attend, de quelque bord qu’elles viennent, comme la jeune ingénue attend le retour du beau parleur frivole et parjure qui l’a séduite avec des paroles d’éternité, pour ne plus jamais revenir. Où est l’amour de la France quand on lui refuse les moyens d’être elle-même, de protéger son visage et sa population ? Où est l’amour de la France, quand on célèbre la quête d’identité de la moindre peuplade d’Asie centrale et qu’on culpabilise les Français dès qu’ils tentent de faire valoir leur culture, leurs valeurs, leur histoire ? Où est l’amour de la France, quand on refuse de lui donner les moyens de la puissance, pour la fondre toujours plus dans des ensembles supranationaux où sa voix se perd chaque jour davantage ? Où est l’amour de la France, quand la défense du bien commun est abandonnée au profit d’une accumulation de politiques catégorielles, qui interdit aux Français de se penser comme un peuple solidaire, doté d’une communauté de destin ? « Aime et fais ce que tu veux », disait saint Augustin. Il semble, s’ils connaissent cette maxime, que nos politiques l’aient comprise de travers.
“Aujourd’hui, en France, la division droite-gauche répond à des valeurs et non à une différence de gestion comme on veut le faire croire. Les valeurs, dites, de gauche, imprègnent le fondement même de la république, piégeant, de facto, la droite”.
Contact :
jeunes@allianceroyale.fr - Gabriel Thibout - Alliance Royale Jeunes - Contact
Commentaires par patrice, le 13/03/07 à 14:58
Monsieur le Président de la République, je ne vous dis pas merci.Vous écrivez, Laurent, qu'"à écouter les adieux de Jacques Chirac, dimanche soir, on ne pouvait s’empêcher de penser à la phrase de Pierre Reverdy : “Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour”"
Il est surprenant de relever les louanges dont fait l'objet le Président de la République, depuis ces adieux qui n'émeuvent que lui, alors que son bilan est loin de faire l'unanimité. Les Français, surtout les plus pauvres, auront payé un lourd tribut au chiraquisme, et la dette publique ne va pas tarder à le leur rappeler. J. CHIRAC a réussi ce tour de force de faire passer l'impuissance de l'Etat français pour une géniale stratégie. Incapable d'arbitrer entre des intérêts contradictoires, Jacques CHIRAC s'est ingénié à les satisfaire tous, son seul souci étant de ne pas déplaire pour durer, son seul repère étant la réaction de la rue, de l'opinion et des sondages.
Cette démarche clientéliste fut celle qu'il adopta en qualité de Maire de Paris, transformant la ville en fief du chiraquisme. Le résultat, à Paris, c'est un urbanisme mal maîtrisé, un plan de circulation inefficace, une ségrégation sociale par arrondissement et une pénurie de logements, dont les Parisiens se sont aperçus une décennie après son départ de l'Hôtel de Ville. Quel sort nous réserve dans dix ans la sinistre dette publique que nous laisse en héritage l'impuissance publique patiemment entretenue par l'indulgence coupable du chiraquisme ?Il faut toujours se garder des élites qui prétendent racheter leur inertie par un prétendu avant-gardisme esthétique. On finit toujours par récolter et Beaubourg (un musée qui ne doit ses entrées records qu'à l'accès gratuit à la Bibliothèque du Centre, sans qu'il soit possible du reste de vérifier, dans cette Bibliothèque, qui lit, qui étudie, qui se donne rendez-vous ou qui se tient au chaud) et les listes d'inscriptions à l'ANPE.
Gouverner, c'est choisir. Nul doute que J. CHIRAC ait fait son choix. Celui de plaire à court terme aux Français, au risque de leur déplaire à long terme, quand nous ne serons pas tous mort, mais quand lui le sera sans doute.
Cordialement à tous.

Les RG sur la piste des écoles musulmanes clandestines

Beaucoup d'associations musulmanes organisent avec les subventions de l'état des programmes d'insertion pour les jeunes ... ces cours d'insertion se doublent souvent sous le couvert de "rattrapages scolaires" d'écoles coraniques ... ils se déroulent généralement dans de grands appartements achetés cash avec des fonds provenant d'Arabie ou de pays du Maghreb.... les RG leur font la chasse...
A une époque pas si lointaine, j'ai travaillé avec des services de renseignements sur ces associations subventionnant ces "soutiens scolaire"... j'ai pu connaître le problème d'un certain œil... pour une école coranique clandestine découverte, combien d’autres fonctionnent sans être inquiétées...?Certaines régions s'engagent dans le financement d'une école accueillant les musulmans.
Le même problème existe avec les lieux de prière clandestinslà aussi des associations achètent des appartements qui deviennent lieux de réunions et de prière.... certaines communes fournissent pour des sommes symboliques des salles de réunions devant mosquées, gérées par des français musulmans ... au moins, on sait qui fait quoi ? Mais est ce la bonne solution ?
Une dizaine d'établissements confessionnels ont vu le jour ces dernières années en France, dont le lycée Averroès à Lille (notre photo). Ils scolarisent quelque 600 élèves. (AFP / F.Lo Presti)Les autorités s'inquiètent de l'opacité entourant ces structures, qui prônent souvent un islam fondamentaliste et recrutent dès le primaire. L'ENVOLÉE des écoles musulmanes n'a pas eu lieu. Une dizaine d'établissements confessionnels ont vu le jour ces dernières années et scolarisent quelques 600 élèves, surtout en primaire. La loi interdisant les signes religieux ostensibles à l'école n'aura finalement donné que davantage de visibilité à des projets en cours, comme celui de Décines, dans labanlieue lyonnaise (lire ci-dessus). Avant lui, le lycée privé Averroès avait ouvert ses portes à Lille en 2003. En revanche, les structures clandestines se multiplient, ainsi que les cours de soutien aux enfants, au contenu parfois opaque. Certaines familles musulmanes extraient leurs enfants du système scolaire public «conduisant ainsi à une forme de communautarisme», peut-on lire dans une note desRenseignements généraux de fin 2005.
Les salafistes, qui prônent un islam fondamentaliste, calqué sur la vie du Prophète, cherchent à protéger «leurs enfants dès le plus jeune âge et les maintenir en dehors des perversions de la société mécréante» écrivent les RG qui surveillent avec difficulté les crèches et écoles sauvages montées parces familles, souvent à domicile ou dans les locaux des mosquées. Une mouvance fondamentaliste turque place ainsi ses enfants dans des «internats coraniques», dont l'un a été repéré près de Strasbourg. «Presque 50 000 enfants suivent des cours d'arabe ou de religion dans des structuresdont nous ne savons pratiquement rien», explique-t-on au ministère de l'Intérieur. Des moyens financiers limités
À l'inverse, les écoles musulmanes officielles semblent se plier au jeu de la transparence car toutes espèrent un jour travailler avec l'Éducation nationale pour assurer leur pérennité financière. «L'apparition de ces écoles privées musulmanes s'inscrit dans un mouvement de fond», estiment lesRenseignements généraux. L'expérience de nos voisins européens est à ce titre instructive. Ainsi, après l'essor des premiers temps, le nombre d'élèves plafonne. Au Royaume-Uni comme au Pays-Bas, l'éducation à référence islamique, pourtant largement subventionnée, ne réunit que 5% des élèves musulmans, essentiellement dans le primaire. En France, «l'avenir verra certainement la création de nouveaux établissements scolaires musulmans», estiment les auteurs de la note, maisla «demande n'est peut-être pas aussi importante que certaines instances le prétendent». D'autant que les moyens financiers risquent de manquer. «À terme, les pouvoirs publics vont être confrontés à deux difficultés : celle du contrôle des contenus de l'enseignement dispensé et celle de la réponse àdonner aux établissements qui demanderont à passer un contrat avec l'État.»

vendredi 30 mars 2007

À propos de “l’Engagement des chrétiens en politique”

Philippe de Saint-Germain, Délégué général de la Fondation de Service politique, écrit, au sujet du récent ouvrage de Thierry Boutet : "L’Engagement des chrétiens en politique – Doctrine, enjeux, stratégie" paru aux Editions Privat, en mars 2007, 220 pages, 15 € ...
Ce livre est né de la collaboration d’élus de tous niveaux et d’une vaste consultation de correspondants de la Fondation de Service politique. Trente mille d’entre eux, citoyens aux engagements multiples et variés, ont été sollicités pour enrichir une réflexion collective à l’occasion des élections de l’année 2007.
L’Engagement des chrétiens en politique n’est donc pas un essai théorique. Il est le fruit d’une expérience collective, et il manifeste une volonté. Car il est né du problème que pose l’interprétation de l’enseignement récent des papes sur l’objection de conscience et la présence politique des chrétiens en situation minoritaire.
Depuis deux mille ans, les chrétiens sont invités à « vivre dans le monde sans être du monde ».
Cette appartenance originale n’a jamais été facile. Ils ont tout connu : la persécution et la domination ; la violence et la paix. L’autonomie de l’ordre politique que l’Église a toujours revendiquée n’a pas épargné à ses fidèles les plus grandes faiblesses : la confusion des genres, l’intolérance, la compromission. Pour une large part, l’histoire des idées politiques est l’histoire de ces conflits entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel.
Nous sommes aujourd’hui à la fin d’une époque. L’Occident a mis fin aux régimes confessionnels, et la société elle-même n’est plus chrétienne. La laïcité se mue en laïcisme. Le relativisme moral n’est plus une menace, c’est une réalité. Depuis l’effacement de l’Église de la vie publique, l’État est sorti de son domaine de compétence. Il s’est arrogé la fonction exorbitante de dire le bien et le mal moral, le vrai et le faux historique, et de définir les normes du comportement « correct ».
En 2002, le cardinal Ratzinger signait une Note doctrinale demandée et approuvée par Jean Paul II à propos de l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique. Dans la grande tradition du Magistère, l’enseignement de l’Église prenait en compte ces res novae — ces « choses nouvelles » — obligeant les chrétiens à approfondir le sens de leur mission pour renouveler leur présence au monde. « Les problématiques actuelles se déploient en une intrication complexe, qui est sans commune mesure avec les thématiques des siècles passés » écrivait le cardinal.
Avec ce document, et dans la ligne de l’encyclique Evangelium vitæ (1995), l’Église invite les chrétiens à se mettre en situation d’objection de conscience politique. La mise en cause des droits fondamentaux de la personne humaine appelle une opposition « sans compromis ». Pour autant, cette contestation de principe ne dispense pas d’agir. Au contraire. « Les catholiques ont le droit et le devoir d’intervenir dans ce déferlement. »
Reprenant le fil de l’histoire des idées, Thierry Boutet démontre que le hiatus profond qui existe entre la pensée dominante et l’enseignement de l’Église n’est pas inéluctable.
Alors que faire ? Tout d’abord tirer les enseignements des siècles de sagesse intellectuelle et pratique acquise par les chrétiens. Ensuite, prendre la mesure des effets culturels et sociaux du renversement des valeurs auquel nous assistons pour repenser l’engagement des chrétiens dans la cité et définir les contours d’une nouvelle stratégie de l’action politique. À situation inédite, nouveaux chemins.
Les pistes que cet essai explore en font un excellent manuel de l’engagement chrétien dans la ligne de l’enseignement des papes. Les plus jeunes y trouveront une bonne introduction à la pensée politique pour construire leur jugement, et pourquoi pas, orienter leur vie au service du bien commun. Une opportune occasion de coopérer à la purification de la foi et de la raison auquel Benoît XVI invite tous les hommes de bonne volonté.

QUI A PARRAINE QUI ?

POUR CELLES ET CEUX QUE CELA INTERESSERAIT :

maires ayant parrainé Philippe de Villiers http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/03/28/1330
maires ayant parrainé Jean-Marie Le Pen -
http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/03/28/1333
maires ayant parrainé Nicolas Sarkozy -
http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/03/28/1335
maires ayant parrainé François Bayrou
http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/03/28/1327
maires ayant parrainé Ségolène Royal
http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/03/28/1331

samedi 10 mars 2007

COMMUNIQUÉ DU SECRÉTARIAT DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU


Naissance de SAR la princesse Eugénie de BOURBON

Monseigneur Louis de BOURBON, duc d'ANJOU, aîné de la Maison de BOURBON

et son épouse, la princesse Marie Marguerite, duchesse d'ANJOU,

sont heureux de faire part de la naissance de leur premier enfant :

SAR la princesse Eugénie est née le 5 mars 2007, à 18h02 à Miami (Floride, USA)

Elle pèse 3,700 kg et mesure 52 cm.La jeune princesse et sa maman se portent bien.

Aîné des descendants du roi de France Louis XIV,
le duc d'ANJOU, fils de Monseigneur Alphonse de BOURBON, duc d'ANJOU et de CADIX,
est l'aîné des Capétiens depuis la mort de son regretté père, le 30 janvier 1989.

Marié en 2004, le couple princier passe son temps entre la France et le Venezuela
où le Prince travaille dans une banque internationale.

La jeune princesse porte l'un des prénoms de sa bisaïeule la reine Victoire -Eugénie
épouse du roi Alphonse XIII d'Espagne, chef de la Maison de BOURBON (1936-1941).


Le 6 mars 2007
Xavier Bureau
Secrétaire de Mgr le duc d'Anjou


Ne manquez pas de visiter le site Internet de l'Union des Cercles Légitimistes de France.

Vous y trouverez toutes les informations détaillées et utiles que vous souhaitez obtenir.

http://www.uclf.org

Euthanasie et soins palliatifs : bataille autour de la fin de vie







Sciences & Médecine

Attention : "un mensonge en entraîne un autre" (Térence)

Deux manifestes rédigés par des médecins circulent sur Internet : l'un demande la dépénalisation de l'euthanasie, l'autre s'y oppose.

La Société Française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) a lancé mercredi soir sur Internet un manifeste destiné à être signé par les professionnels de la santé qui ne se reconnaissent pas dans le mouvement actuel, relayé par le Nouvel Observateur, réclamant la légalisation de l'euthanasie. Ce manifeste tient à réaffirmer la complexité des problèmes posés qui « appellent une réflexion approfondie et dépassionnée et non des solutions simples et simplistes. » Si les auteurs de ce texte mettent en garde contre le « suicide légalement assisté » qui modifierait radicalement notre fonctionnement social, ils estiment cependant, que ce n'est en rien un champ qui concerne directement les professionnels de santé : « Il n'existe aucun argument recevable pour que, si notre société décidait de reconnaître une telle assistance légale au suicide, cette tâche soit confiée aux professionnels de santé. Donner la mort ne requiert aucune compétence médicale. Les professionnels de santé n'assumeront pas ce rôle. » Enfin, ce manifeste estime que la loi de 2005 sur la fin de vie qui récuse l'acharnement thérapeutique et affirme le droit fondamental pour chaque citoyen au refus de traitements inutiles ou dépourvus de sens, apporte des solutions à ces questions difficiles. Les auteurs déplorent que l'application de cette loi soit imparfaite et demandent le lancement de deux campagnes, une d'explication vis-à-vis du grand public et l'autre de formation et de sensibilisation des professionnels de santé.
Révision de la loi
Ce manifeste, en cours de rédaction depuis plusieurs semaines, a été mis en ligne en urgence mercredi soir pour répondre à un autre texte publié hier par Le Nouvel Observateur, celui-là en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie. Circulant sur Internet depuis octobre, ce texte a été signé par 2 000 médecins, infirmières, aides-soignantes... : « Nous soignants, avons aidé des patients à mourir, parce que de façon certaine, la maladie l'emportait sur nos thérapeutiques, parce que malgré des traitements adaptés, les souffrances physiques et psychologiques rendaient la vie du patient intolérable... » Les auteurs de ce manifeste, initié par le Dr Denis Labayle du Centre hospitalier sud-francilien, estiment eux que la loi d'avril 2005 est insuffisante. Ils réclament de surcroît l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l'encontre des soignants mis en accusation dans le cadre d'affaires d'euthanasie, une révision de la loi dans les plus brefs délais et des moyens adaptés pour accompagner les patients en fin de vie.
Une question aussi puissante que la fin de vie mérite un débat plus dense qu'une guerre par le biais de manifestes interposés. Mais certaines associations comme celle « pour le droit de mourir dans la dignité » (ADMD) veulent profiter de l'élection présidentielle pour que les hommes politiques prennent position sur ce sujet.
Banalisation de la mort
Par ailleurs, la parution du manifeste en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie a aussi pour objectif de faire pression dans un procès qui devrait se dérouler les 12 et 13 mars en Dordogne. Un médecin et une infirmière sont accusés d'avoir provoqué la mort d'une femme de 65 ans en phase terminale par le biais d'une injection de chlorure de potassium. Dans un contexte particulier puisque la compagne du fils de la malade était la sœur du médecin qui a prescrit l'injection...
« Face à une maladie incurable, quoi qu'on en dise, les soins palliatifs ne peuvent pas empêcher toute souffrance, explique le docteur Labayle, initiateur du manifeste en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie. Nous sommes favorables par exemple à la création d'un comité d'éthique dans chaque hôpital qui aiderait les médecins confrontés à un problème ingérable. » Un médecin réanimateur estime, lui,, qu'en légalisant l'euthanasie, « on risque de laisser les malades encore plus seuls face à leur détresse et à leur souffrance. En banalisant la mort, on prône un projet de société morbide qui fait froid dans le dos. » Pour le docteur Bernard Devalois, président de la SFAP : « Nous aidons les gens à mourir sans souffrir, nous soutenons leur famille, nous avons les moyens de le faire, cela ne veut pas dire qu'on provoque la mort. »
Enfin, Jean Leonetti, médecin, député UMP, à l'origine de la loi de 2005 sur la fin de vie, déplore la confusion qui règne sur la terminologie dans ce débat et soutient que « que la loi d'avril 2005 n'est pas connue, est mal comprise et mal appliquée. La première chose à faire serait d'abord de remédier à cela. »
Manifeste des professionnels de santé et de bénévoles d’accompagnementconcernant le débat sur la fin de la vie
Face à une actualité brûlante il nous parait indispensable de faire entendre une parole claire et forte des professionnels de santé sur les questions d'obstination déraisonnable et de suicide légalement assisté.Comme nous étions plusieurs à le craindre le débat s'est invité dans la campagne, à l'instigation du lobby pro euthanasie.Un véritable plan de campagne médiatique a été organisé qui culmine en ce moment avec
L'interpellation des candidats au sujet du
livre blanc de l'Association pour le droit de Mourir dans la Dignité / ADMD (Document pdf de 20 Mo : le temps de chargement peut donc être assez long sur certains ordinateurs)
La parution d'une "pétition" d'un syndicat de généraliste ultra-minoritaire rassemblant des médecins affirmant avoir déjà euthanasié des malades (Nouvel Observateur du 7 mars 2007)
L'ouverture du procès d'assise à Périgueux du médecin et de l'infirmière de Saint Astier qui ont tué une patiente avec du chlorure de potassium
Notre responsabilité de professionnels et de bénévoles d'accompagnement est de réagir, en dehors de tout extrémisme et de tout dogmatisme, en nous appuyant sur notre pratique et nos valeurs éthiques.Ce manifeste à vocation à être signé par les représentants des sociétés savantes concernées par l'accompagnement de fin de vie, mais aussi par tout soignant ou bénévole qui se sent en accord avec cette déclaration.
Le texte du Manifeste des professionnels de santé et de bénévoles d’accompagnement concernant le débat sur la fin de vie
Dans le contexte actuel de remise en cause de la loi d’avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, il nous parait nécessaire de préciser le point de vue de professionnels de santé ou de bénévoles d'accompagnement impliqués au quotidien par ces questions.Il est essentiel de réaffirmer en préalable la complexité des problèmes posés. Ils appellent une réflexion approfondie et dépassionnée et non des solutions simples voire simplistes. Très souvent les arguments avancés font appel à l'émotion et à la souffrance générées par le tragique ou la perte : cette approche émotionnelle ne nous apparaît pas suffisante dans la recherche de réponses sages et prudentes (la phronesis grecque). C’est bien une approche rationnelle a-dogmatique et une large concertation qui doivent être proposées pour éclairer le débat citoyen.Les partisans d’une « légalisation de l’euthanasie » assimilent systématiquement deux questions pourtant fondamentalement différentes : d’une part la question du droit de chacun d’entre nous au refus de l’obstination déraisonnable et d’autre part la question du suicide légalement assisté. Cette confusion se retrouve de manière caricaturale dans une récente parution adressée aux présidentiables : le livre blanc de l’ADMD (« Fin de vie : une nouvelle loi est indispensable » Février 2007).Concernant la revendication de certains à un suicide légalement assisté, il ne s’agit pas là d’un champ qui concerne directement les professionnels de santé que nous sommes. C’est une question adressée à l'ensemble de nos concitoyens et à leurs représentants. Il s'agirait pour ces partisans d’organiser par la loi un droit à l’assistance au suicide. Il concernerait donc des personnes ne souhaitant plus continuer à vivre et qui demandent à la société de les « aider à mourir ». Chacun est libre d’approuver ou non un tel projet de société. Notre rôle ici est d’attirer l’attention sur deux points :
Le droit au suicide de chaque individu n'est pas contesté par la loi actuelle. La création d'un suicide légalement assisté qu'envisagent certains modifierait radicalement notre fonctionnement social.
Il n’existe aucun argument recevable pour que si notre société décidait de reconnaître une telle « assistance légale au suicide », cette tâche soit confiée aux professionnels de santé. Donner la mort ne requiert aucune compétence médicale. Les professionnels de santé n’assumeront donc pas ce rôle !
La question du droit au refus de l’acharnement thérapeutique (ou obstination déraisonnable) est par contre au coeur de nos préoccupations quotidiennes. Nous y sommes directement confrontés en tant que professionnels de santé ou bénévoles impliqués dans l'accompagnement de malades en fin de vie notamment. C'est pourquoi nous avons soutenu la démarche d'élaboration de la loi d’avril 2005.
Cette loi est un élément important dans la clarification des enjeux. Elle apporte des solutions concrètes à ces questions difficiles. Portée par la patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, elle a vocation à être un modèle pour l’Europe et le Monde. Issue d'un large débat et d'un remarquable travail parlementaire, votée à l'unanimité par l'Assemblée Nationale, elle affirme le droit fondamental pour chaque citoyen au refus de traitements inutiles et/ou dépourvus de sens. Elle établit clairement que c’est au sujet concerné (le malade) de décider ce qui est ou non une obstination déraisonnable pour lui.
Qu’il soit en fin de vie, ou qu’il soit maintenu en vie artificiellement par un artifice technique, le malade, capable de décider pour lui-même, peut arrêter tout traitement, y compris ceux qui, le cas échéant, le maintiennent en vie. Les médecins ont l’obligation de se conformer à cette décision. Lorsque le malade n’est pas en capacité de décider pour lui-même le médecin doit lui éviter tout ce qui peut apparaître comme de l’acharnement thérapeutique (ou obstination déraisonnable). Il doit pour cela s’appuyer sur les indications laissées par le patient lui-même (avant son incapacité) notamment au travers des directives anticipées et de la désignation d’une personne de confiance, ainsi que sur l'avis de la famille et des proches.Deux ans après sa promulgation il est malheureusement exact que l’application concrète de la loi d'avril 2005 reste très imparfaite. En infraction avec elle, des situations d'acharnement inadmissible persistent. Il faut appliquer la loi et non la changer ! Nos concitoyens connaissent mal cette loi et les droits importants qu’elle leur confère.. Le pourcentage de patients rédigeant des directives anticipées et désignant une personne de confiance est infime. Certains professionnels de santé, également mal informés, ne savent pas comment appliquer la loi. Les patients qui ne peuvent faire valoir leurs droits et ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir satisfaction.C’est pourquoi, un certain nombre de mesures concrètes sont indispensables :
Organisation d’une campagne nationale d’information autour des possibilités offertes par la loi en direction du grand public
Organisation d’une campagne nationale de sensibilisation et de formation en direction des professionnels de santé
Création d’un Observatoire des pratiques en matière d’obstination déraisonnable dont les missions seront d’évaluer l’application concrète de la loi de 2005, d’organiser l’information, la sensibilisation et la formation évoquées ci-dessus. Il devra aussi assurer un rôle d’expertise pour les professionnels de santé et de médiation pour les malades et leurs familles dans les cas complexes d’application de la loi. Il s'agira d’éviter un recours judiciaire qui reste aujourd’hui la seule possibilité en cas de refus manifeste d’appliquer la loi. Cet observatoire devra associer l’ensemble des sociétés savantes concernées et coordonner la mise en œuvre de recommandations de bonne pratique afin de préciser les champs d’application de la loi aux différentes réalités cliniques.
En tant que professionnels de santé et que bénévoles d'accompagnement confrontés à la question de la fin de vie, nous pensons que l’interpellation des candidat-e-s à la présidentielle doit se recentrer sur une question fondamentale: quelles mesures prendre pour que soit mieux appliquée la loi sur les droits des malades et la fin de vie ? Cette clarification du débat nous apparaît comme un préalable essentiel à toute prise de position.Les signataires du Manifeste
La Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP)

Cf. MARTINE PEREZ. Publié le 09 mars 2007 in Le Figaro


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Pour en savoir plus :
Fin de vie, désir de mort et euthanasie : la société à l'épreuve (Article de R. Aubry & O. Maurel, 2004)
L’euthanasie et la mort désirée : questions pour la société et la pratique des soins palliatifs (Ouvrage coordonné par R.Aubry, janvier 2005)
La SFAP dans la presse

“Les assassins sont si gentils”
Suite à la sortie de son roman sur l’euthanasie « Les assassins sont si gentils » (Edition Salvator), Elisabeth Bourgois, infirmière, reçoit de nombreux soutiens individuels qui, collectivement, peuvent avoir un réel impact dans ce grave débat de société.
C’est pourquoi le « Collectif pour une médecine de vie » vient d’être créé face à l’action omniprésente de ceux qui profitent de nombreuses affaires douloureuses d’euthanasie pour exiger le vote d’une loi en autorisant la pratique en France.
Ce Collectif, apolitique et aconfessionnel, souligne :
qu’aider quelqu’un à mourir dans la dignité, c’est lui apporter tous les soins médicaux et psychologiques pour lui éviter des souffrances extrêmes, physiques et morales, de fin de vie.
qu’aider quelqu’un à mourir dans la dignité ne peut en aucun cas vouloir dire : provoquer sa mort.
que légaliser l’euthanasie, ce serait instaurer la possibilité pour quiconque de décider de la mort d’êtres souffrants ou considérés comme indignes de vivre.
que la médecine est l’art de soigner tout être vivant. Donner la mort n'est pas de son ressort.
« Le Collectif pour une médecine de vie » réclame que la loi Léonetti d’avril 2005 sur la fin de vie soit appliquée avec l’augmentation des lits de soins palliatifs. Il souhaite une formation plus approfondie des étudiants en médecine et des professions paramédicales sur le traitement de la douleur et de la fin de vie.
Le 11 mars au Trocadéro à Paris, ils ont été près d’un millier à dire non à la légalisation de l’euthanasie et, devant tous les participants et de nombreux journalistes, les médecins présents ont redit leur serment d’Hippocrate. Le Collectif a besoin d’être soutenu dans son action par tous ceux qui pensent qu’il faut maintenir en France une médecine de haute qualité, tournée essentiellement vers la Vie et le respect de la dignité de tout être humain au cœur de sa souffrance.

Signez la pétition sur internet
www.medecinedevie.com
ou par courrier postal
Elisabeth BOURGOIS, 221 allée des Chênes, 62 152 Neufchatel Hardelot – France


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Evolution stratégique des Églises européennes


Les Églises européennes se fâchent. Dernier épisode en date de la colère catholique, la réforme scolaire (LOE) du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero. Les évêques espagnols appellent les parents d'élèves et les directeurs d'école à "l'objection de conscience" contre un nouvel enseignement intitulé "éducation à la citoyenneté et aux droits humains". Cette fermeté épiscopale n’est pas surprenante. D’après certains observateurs, Rome n’y est pas étrangère, et cela à double titre.
Les parents doivent défendre par tous les moyens légitimes à leur portée" leur droit à choisir "l'éducation morale qu'ils veulent pour leurs enfants". Le porte-parole de l’épiscopat a été clair : "L'objection de conscience est un moyen légitime : les parents feraient bien d'y recourir".

Cette intervention musclée de l’Eglise espagnole témoigne effectivement d'une évolution dans la stratégie de présence des catholiques dans la société.
Rappelons-nous le 19 octobre 2006, à Vérone (photo). Benoît XVI s’adresse aux évêques italiens pour citer leur Église comme "point de départ très favorable" pour une renaissance chrétienne en Europe et dans le monde… De fait, la résistance à l’italienne conduite par le cardinal Ruini a connu quelques succès, comme le rejet du projet de loi de bioéthique de juin 2005 libéralisant la destruction des embryons. Il est manifeste qu’au delà de ces succès, le refus du compromis sur les priorités non négociables ne changent pas nécessairement la société comme par un coup de baguette magique, mais éclairent les consciences de façon déterminante pour l’avenir.
Or, constate Sandro Magister, l’Eglise italienne n’est plus une « exception solitaire ». D’autres conférences épiscopales suivent son exemple : « Au Portugal, l’Eglise s’est récemment opposée avec fermeté au referendum sur la dépénalisation de l’avortement. Mais l’exemple le plus frappant d’imitation du modèle italien, d’après Magister, vient d’Espagne.
Dans ce pays, la conférence épiscopale a accompli une véritable volte-face stratégique. Après avoir encaissé certaines “évolutions” douteuses du gouvernement Aznar, et subir de plein fouet les provocations agressives du gouvernement Zapatero, l’Eglise a repris l’initiative en mobilisant un million et demi de personnes dans les rues de Madrid, avec les évêques en tête du cortège.
Mais au-delà de cette initiative symbolique, deux documents de l’épiscopat témoignent du changement de cap de l’Église espagnole : ces "instructions pastorales", votées en 2006, ont jeté un pavé dans la mare. La première s’attaquait sévèrement aux déviations doctrinales et morales présentes dans l’Eglise espagnole, leur attribuant l’incapacité de cette Eglise d’affronter les défis de la sécularisation. Aujourd’hui, nous apprend Sandro Magister, « ce document – validé par la Congrégation pour la doctrine de la foi – constitue la base d’une campagne de clarification doctrinale dans les diocèses, dans le clergé, dans les séminaires, chez les catéchistes, dans les associations et dans les paroisses ».
C’est la seconde instruction qui entre directement dans le vif des changements intervenus dans la société et dans la politique espagnoles : « Les évêques y décrivent et jugent l’onde de choc du laïcisme en cours, ils rappellent les catholiques à leurs responsabilités religieuses et civiles et ils proposent les orientations morales qui permettront une réponse efficace à la situation présente ». Le document de référence cité par les évêques espagnols est précisément le discours prononcé par Benoît XVI à Vérone.
Instruction pastorale "Orientations morales dans la situation actuelle de l’Espagne", 23 novembre 2006. Source et traduction (extraits) :
http://chiesa.espresso.repubblica.it/
Voir également : http://www.generation-benoitxvi.com/
D'un autre côté et/ou parallèlement on perçoit une dégradation du climat intellectuel ...
“On dirait bien qu'il se développe un nouvel anti-intellectualisme. Le discours public vise de plus en plus non pas à rechercher la vérité, mais à mettre un terme à la discussion. On perçoit une tendance croissante à refuser de débattre en déclarant que "le temps de la discussion est terminé". Et ce n'est pas vrai que pour le réchauffement. Soulevez une question à propos de la validité, scientifique ou philosophique, de la théorie darwinienne, et on vous répondra que "le temps de la discussion est terminé." [...]” estime le Père Neuhaus, intellectuel catholique new-yorkais qui s'en inquiète dans le numéro de mars de la revue First Things, partant de l'exemple du réchauffement climatique.
For the Sake of Civil Argument by Richard John Neuhaus in First Things, The Journal of religion,Culture and Public life
of Friday, March 9, 2007, 7:50 AM - Repris in Le Salon Beige par Henri Védas

Euthanasie, soins palliatifs et acharnement thérapeutique

Interrogé dans Le Monde, Edouard Ferrand, anesthésiste-réanimateur et membre de plusieurs commissions d'éthiques médicales, explique : "L'euthanasie est une mauvaise réponse à un vrai problème. Toutes les études montrent que les gens meurent très mal à l'hôpital. [...] Les trois quarts des malades meurent seuls, sans leur famille, accompagnés d'un soignant, alors que le décès était prévisible. [...] L'étude MAHO (pour "Mort à l'hôpital") a montré que 80 % des malades qui mouraient avaient des symptômes d'étouffement et ne bénéficiaient pas d'analgésie ou de sédation. Les trois quarts des malades meurent seuls, sans leur famille, accompagnés d'un soignant, alors que le décès était prévisible. Les soignants ne sont pas formés, la démarche palliative des médecins n'est pas valorisée. [...] Des interventions chirurgicales sont encore pratiquées alors que le patient n'avait aucune chance de guérison. Le patient est sous support vital artificiel, il va mal mourir sans que la famille soit présente. Les soignants se retrouvent à traiter complication sur complication. Pourtant, l'acharnement thérapeutique est toujours de bonne foi, même dû à un manque de traçabilité. La loi Leonetti est loin d'être appliquée comme elle le devrait, alors même qu'elle constitue un bon cadre. La législation prévoit notamment la possibilité pour le patient de désigner un tiers de confiance, mais cela n'est pratiquement pas fait. La seule disposition réellement traduite dans les faits est la rédaction de directives anticipées (testament de vie du patient). Les améliorations sont dues à l'évolution des mentalités, davantage qu'à l'application stricto sensu de la loi. La loi Leonetti donne plus de sécurité médico-légale aux médecins pour prendre une décision. L'étude Latarea 2, dont nous présenterons prochainement les résultats, montre que les soignants se réunissent plus souvent et que, dans un tiers des cas, il s'agit pour eux de continuer un projet thérapeutique. La loi prévoit à juste titre que les familles doivent être consultées. Elle a surtout ajouté l'idée de la traçabilité dans le dossier médical de toutes les décisions. On ne fait pas ce que l'on ne peut pas écrire. La démarche palliative est, par définition, une limitation des gestes et des actes. Or, comme cette démarche n'est pas valorisée, il n'y a aucun intérêt, même économique, à la développer. Il faut que la démarche palliative, la culture du projet thérapeutique, irrigue tous les services et la médecine de ville [...] Dire que les gens meurent mal ne renvoie pas à la question du droit à l'euthanasie, mais à la nécessité d'améliorer et d'évaluer la prise en charge de la fin de vie [...] Il ne faut pas faire de la collégialité un quart d'heure avant la mort du malade. Les soignants doivent discuter en amont, s'asseoir autour d'une table, connaître l'environnement du patient, qui le représente, ce qu'il souhaitait, son histoire.
Il y a probablement quelques centaines de patients pour lesquels, malgré le projet de soins palliatifs, le sentiment de perte de dignité amène à un désir de mort. Mais cela est marginal par rapport au vrai problème de fin de vie qui se pose en France. [...] C'est peut-être le moment d'aborder un problème plus large : que voulons-nous faire de la santé ? Veut-on privilégier le scanner à tout bout de champ ou au contraire améliorer les droits du patient sous toutes leurs formes, ce qui nécessite des moyens adéquats ? Je crains que, s'il y avait une loi sur l'euthanasie, on n'occulte l'idée du droit du patient en amont."

mardi 6 mars 2007

Temps de prière, temps de réflexion

Mardi 13 mars 2007 a été publiée la première Exhortation Apostolique de Benoit XVI, sur l'Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise.
Le titre donné par le Saint-Père est "Sacramentum Caritatis".

2007 est une année particulièrement importante et décisive pour notre pays.
"France, qu'as-tu fait des promesses de ton Baptême ?" demandait Jean Paul II au Bourget en 1980.

La France a besoin de prières : faisons célébrer des Messes (Messe votive du Saint-Esprit, du Sacré-Cœur et du Précieux Sang de Jésus, Baptêmes, Mariage) ; que la prière soit partout: familles, paroisses, mouvements, pèlerinages, hôpitaux, lycées, universités, groupes de prière..., dans le métro ou le train, le TGV, l'avion ...)

"Que ce temps du Carême soit pour chacun de vous un moment favorable pour découvrir la présence du Christ dans vos vies et pour vous mettre à l’écoute de Sa Parole. C’est Lui la Lumière qui éclaire nos chemins, laissons-nous guider par Lui pour être à notre tour transfigurés par la Gloire du Père. "

Des mesures pour faire appliquer la loi sur la fin de vie

Dans le quotidien Le Monde, Marie de Hennezel, psychologue et écrivain revient sur les déclarations de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy à propos de la fin de vie. Tous deux se sont déclarés en faveur d'une loi sur l'euthanasie invoquant "les souffrances épouvantables...intolérables" des personnes en fin de vie.
Or, explique-t-elle, des lois destinées à soulager les souffrances de ces personnes existent déjà. Il convient maintenant "de faire une pédagogie de ces lois, d'expliquer aux français que les textes encadrent parfaitement la fin de vie, et que si des cas de souffrances intolérables nous sont rapportés, cela montre que la loi n'est pas encore appliquée partout".
Elle suggère que les candidats s'engagent à faire appliquer ces bonnes pratiques de fin de vie, forment tous les médecins hospitaliers et libéraux, financent des postes de psychologues pour épauler les médecins et financent le congé d'accompagnement prévu par la loi du 9 juin 1999.
Sans ces mesures, explique-t-elle, nous aurons une mort à 2 vitesses. D'une part, celle qui a recours aux soins palliatifs où la fin de vie sera apaisée. D'autre part, celle qui n'apporte pas d'autre issue que de demander la mort pour soulager la souffrance. Interpellant les 2 candidats, elle leur demande de mettre en place des mesures "concrètes, urgentes et impératives" pour réduire l'inégalité d'accès aux soins palliatifs.
En revanche, explique-t-elle, il conviendrait de débattre sur un autre sujet : celui des personnes qui veulent mourir et qui souhaitent qu'on les aide à se suicider. "Quelle place sommes-nous prêts à accorder à ceux qui se sentent de plus en plus exclus de la communauté des vivants et désirent la mort plutôt que la vie". Comment répondre à ces souffrances qui ne concernent pas la fin de vie ?
Benoît XVI ne disait-il pas : “ Avant tout, l'Église désire partager une vision de la dignité humaine qui est au cœur de toute saine communication humaine. «Je vois avec les yeux du Christ et je peux donner à l'autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires: je peux lui donner le regard d'amour dont il a besoin» (Deus caritas est, n. 18)”.
Le Monde 01/03/07 - Genethique.org 1.3.2007

Les Anniversaires de ce mois !

04 mars 1935
En l’église Sant’Ignazio de Loyola à Rome, mariage de Henri VI et d’Emmanuelle de Dampierre.
07 mars 1680
A Châlons-sur-Marne, mariage de Louis de France, dauphin de France et Marie Anne, princesse de Bavière.
09 mars 1451
En la chapelle du château de Chambéry, mariage de Louis XI et de Charlotte de Savoie.
10 mars 1794
A Madrid, naissance de François de Paul de Bourbon.
1855
A Trieste, décès de Don Carlos (V) – Inhumé en la crypte de la cathédrale San Giusto à Trieste.
12 mars 1270
Naissance de Charles de Valois, père de Philippe VI.
13 mars 1372
En l’hôtel de Saint-Pol à Paris, naissance de Louis, duc d’Orléans, grand-père de Louis XII.
1767
A Versailles, décès de Marie Josèphe, princesse de Saxe, épouse de Louis, dauphin de France Inhumée en la cathédrale Saint-Etienne de Sens.
15 mars 1190
Décès, à Paris, d’Isabelle de Hainaut, épouse de Philippe II – Inhumée dans le chœur de l’église cathédrale N.D. de Paris.
18 mars 1906
Aux carmélites de Gratz, Autriche, décès de Béatrice, princesse d’Autriche-Este,
épouse de Jean III – Inhumée dans le jardin du monastère.
20 mars 1975
A Saint-Gall en Suisse, décès de Henri VI - Inhumé au panthéon royal, monastère de San Lorenzo de l’Escorial.
25 mars 1537
A Amiens, décès de Charles de Bourbon duc de Vendôme, père d’Antoine de Bourbon
Inhumé en l’église Saint-Georges à Vendôme.
27 mars 1785
A Versailles, naissance de Louis XVII.
28 mars 1788
Au palais royal de Madrid, naissance de Don Carlos (V).
30 mars 1848
A Laibach, Carniole, Autriche, naissance de Charles XI.
31 mars 1519
Au château de Saint-Germain-en-Laye, naissance de Henri II.
1547
Au château de Rambouillet, décès de François Ier – Inhumé en l’église de l’abbaye royale
de Saint-Denis.

ANNONCE IMPORTANTE EN PROVENANCE DE L'ASSEMBLEE NATIONALE La proposition de loi demandant que la République Française reconnaisse enfin le Génocide Vendéen que Vérité pour la Vendée espère depuis des années vient d'être déposée par Lionel LUCA, député des Alpes Maritimes.
Télécharger la proposition ici :http://www.genocide-vendeen.com/file/loilucca.doc
http://rfbreizh.blogspot.com/2007/02/scoop-pour-le-reconnaissance-du-gnocide.htmlhttp://rfbreizh.blogspot.com/2007/02/gnocide-nouveaux-soutiens-de-dputs.htmlhttp://rfbreizh.blogspot.com/2007/02/mdiatisation-autour-du-gnocide-venden.htmlhttp://rfbreizh.blogspot.com/2007/02/gnocide-venden-ca-avance.html
http://unionroyalistebvm.over-blog.com/article-5708849.html

d'autres dossiers intéressants concernant :

La Famillehttp://www.restauration-nationale.asso.fr/articles.php?lng=fr&pg=697

La Monarchie ?http://www.restauration-nationale.asso.fr/articles.php?lng=fr&pg=691

Les Testaments
- de Saint Louishttp://renouveaufrancais.com/index.php?txt=texteshisto/saintlouis
- de Louis XVIhttp://renouveaufrancais.com/index.php?txt=texteshisto/louis16




La France au fil des jours ...

Immigration : quelques chiffres
...décortiqués par VoxGalliae. Cf. MJ in Le Salon Beige

Et pour "faire péter le système"
...on trouve une banlieue qui voterait Le Pen. Cf. Michel Janva in Le Salon Beige

Certains jeunes des quartiers populaires, minoritaires, ne cachent pas leur intention de voter Le Pen lors de la présidentielle pour "faire péter le système" ou faire barrage à Nicolas Sarkozy qui les a "humiliés", disent-ils, en parlant de "karcher" ou "racailles". Dans ces banlieues où Le Pen a fini deuxième en 2002 derrière Lionel Jospin. Ils se disent : “On a essayé de dialoguer, ça n'a pas marché. On s'est révolté, ça n'a pas marché. Maintenant, au lieu de brûler les voitures, on va brûler les urnes”. De son aveu même, l'essayiste et polémiste venu du marxisme Alain Soral [dont l’itinéraire d’intellectuel atypique, est ici , ainsi qu’une biographie] a convaincu Le Pen de l'existence d'un "vote révolutionnaire en banlieue" en rejoignant son comité de soutien : “Les habitants de banlieue pensent que Sarkozy organise l'Islam de France pour mieux le montrer du doigt. Ils ont de la sympathie pour Le Pen, homme de foi virile, honnête et fier d'être français”.
.
Quant à Christine Boutin pourra-t-elle empêcher Nicolas Sarkozy
... de franchir la "ligne blanche" sur l'euthanasie ? Cf. Henri Védas in Le Salon Beige

Sondage sur le vote catholique


Selon un sondage réalisé par l'Ifop pour La Croix, 51% des électeurs catholiques voteraient à droite dès le premier tour (sans compter François Bayrou). À eux deux, Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers capteraient par ailleurs 20 % des catholiques pratiquants, "probablement chez les plus identitaires"

dimanche 4 mars 2007

Rome: Confirmation: le cheikh d'al-Azhar rencontrera Benoît XVI à Rome le 22 mars 2007

La plus haute autorité de l'islam sunnite au Vatican.
Le cheikh de la grande mosquée d'al-Azhar (Egypte), Mohammed Sayed Tantawi, rencontrera Benoît XVI au Vatican le 22 mars 2007,
Rome, 2 mars 2007 (Cf. Apic)
Dira-t’on quelques décennies après son pontificat que Sa Sainteté le Pape Benoît XVI n’a rien tenté pour “pacifier” les relations orient-occident … islam-chrétienté … comme on l’a prétendu pour le Pape Pie XII concernant les juifs et tous les exterminés ? Alors qu’aujourd’hui, le rabbin de New York demande la reconnaissance de la qualité de Juste pour Pie XII : "Aucun autre pape a été aussi magnanime avec les Juifs. Toute la génération des survivants de l'Holocauste témoigne que Pie XII a été authentiquement et profondément un "juste". [...] Pie XII fut l'une des personnalités les plus critiques envers le nazisme. Sur 44 discours que Mgr Pacelli a prononcés en Allemagne entre 1917 et 1929, 40 dénoncent les dangers imminents de l'idéologie nazie. En mars 1935, dans une lettre ouverte à l'évêque de Cologne, il appelle les nazis "faux prophètes à l'orgueil de Lucifer". [...] Sa première encyclique en tant que pape, "Summi pontificatus", de 1939, était si clairement anti-raciste que les avions alliés en lâchèrent des milliers de copies sur l'Allemagne pour y nourrir un sentiment anti-raciste." …
Qui osera encore parler du "silence" de Pie XII ?
Cf. pour partie Michel Janva

Des coordonnées utiles

Union des Cercles Légitimistes de France
Fédération Bretonne Légitimiste


Cercle Madame Elisabeth (Comté de Nantes)Tél. : 02 40 74 79 11Courriel : nantes@uclf.org

Cercle Jean de Beaumanoir (Pays de Rance - Poudouvre)2, rue Feydeau 35400 Saint-MaloTél. : 02 99 40 99 04Courriel : agitato7@orange.fr

Cercle Arthur de Richemont (Comté de Rennes)FBL B.P. 10307 35703 Rennes cedex 7Tél. : 08 71 31 10 40Courriel : cercle.aderichemont@wanadoo.fr

Cercle La Cathelinière208, avenue Raymond Poincaré 44250 Saint-Brévin-les-PinsTél. : 02 40 64 40 32Courriel : jlpicoche@free.fr

Cercle Saint-Yves du TrégorPont Gwenn 222420 PlouaretTél. : 08 70 28 19 43Courriel : santerwan@uclf.org

Cercle Georges Cadoudal15, rue des Lavandières 56250 Saint-NolffTél. : 02 97 45 46 80Courriel : cerclegeorgescadoudal@doparchiv.fr

Cercle de Cornouaille (en projet)Route des Pêcheurs Pointe de Trévignon 29910 TréguncTél. : 02 98 50 06 04Courriel :

Cercle du Léon (en projet)24, rue l’Ost-A-Lenn 29290 Saint-RenanTél. : 02 98 32 61 74Courriel : hubert-bonnet@wanadoo.fr

en demandant à tous de bien vouloir vérifier l'exactitude de ses coordonnées ... certains mails faisant retour... comme d'ailleurs celui du Cercle Louis de Frotté créé en 1980 à la demande de S.A.R. Mgr Alphonse de Bourbon, par Me Michel VALLET, avocat au Barreau de Rouen et par Jean ALEXANDRE : courrier@cercle-louisdefrotte.com

L'armée suisse envahit le Liechtenstein par erreur

GENEVE (AFP) - ZURICH (AP) - Un banal exercice de routine a failli tourner à l'incident diplomatique lorsqu'une compagnie de soldats suisses a pénétré par erreur dans le petit Etat voisin du Liechtenstein. L'armée suisse qui s'interdit toute mission offensive à l'étranger a pourtant bel et bien franchi la frontière avec le Liechtenstein lors d'une marche de nuit, a indiqué vendredi avec embarras un responsable de l'armée suisse. Le commandant d'une troupe de 170 soldats armés s'est égaré dans les Alpes dans la nuit de mercredi à jeudi lors de manœuvres nocturnes à cause des mauvaises conditions climatiques, a expliqué le porte-parole des forces terrestres de l'armée suisse Daniel Reist, confirmant des informations du quotidien alémanique "Blick". Déviant de leur trajectoire initiale, les soldats se sont enfoncés de plusieurs kilomètres à l'intérieur de la principauté, à l'est de la Suisse, a-t-il reconnu. "Il faisait tellement sombre à ce moment-là", a raconté l'un des soldats au quotidien populaire. Réalisant bientôt son erreur, le commandant a immédiatement donné l'ordre à sa troupe de faire demi-tour. Ce n'est pas la première fois que la Suisse envahit par erreur son pacifique petit voisin. En décembre 1985, lors d'un exercice de l'artillerie suisse, une série de roquettes déviées par un violent orage hivernal, se sont abattues sur le territoire de la principauté. La forêt de Bannwald, un site protégé, avait pris feu. L'incident avait provoqué une longue querelle entre le ministère suisse de la défense et le Liechtenstein, et Berne avait dû s'acquitter de millions de francs suisses en guise de dédommagement, selon le "Blick".

vendredi 2 mars 2007

Faudra-t-il interdire les catholiques "intégristes"

Dans Présent daté de demain, Jean Madiran revient sur l'entretien donné par Philippe de Villiers dans La Croix (que nous avions évoqué ici) et - après avoir reconnu que les musulmans doivent se soumettre à la loi - pointe le danger d'une distinction politique entre musulman intégriste et musulman modéré. Car lequel pratique l'islam ? Le fondamentaliste ou le modéré ? P2V affirme en effet : "dénoncer l’islamisme, c’est protéger ceux qui en sont les premières victimes, c’est-à-dire les musulmans modérés".
Jean Madiran indique que les musulmans modérés : “ne constituent pas une religion à part”. Ils sont des cas personnels, même s’ils sont nombreux. Et de toute façon, l’identité réelle d’une religion se révèle beaucoup moins chez ceux qui sont modérément croyants que chez ceux qui le sont pleinement. La distinction entre “islam” et “islamisme” et la faveur généralement accordée à un “islam modéré” reposent sur une série d’hypothèses aventureuses et improbables, acceptées sans esprit critique. L’islamisme ne devrait-il pas s’écrire plutôt : islam(isme) ? [...]
Le plus grave dans cette fausse distinction, c’est qu’elle est instaurée comme un tri exercé par le pouvoir politique entre les idées, les pratiques, les fidèles d’une religion. C’est la laïcité républicaine à la française. Demain, elle s’attribuera un pouvoir qu’elle espère et annonce déjà en théorie, le pouvoir d’appliquer aux chrétiens ce qu’elle aura institué pour les musulmans : le pouvoir d’autoriser un “catholicisme modéré” et d’interdire tout ce qu’on appellera “intégrisme catholique”.
Dans Valeurs actuelles, Jean-Michel Verne
se livre à un petit calcul : «six millions de musulmans vivent en France. 90% sont des gens parfaitement respectables. 5 à 10%, soit de 300 000 à 600 000, se tournent vers un islamisme radical. 1 à 2% de ce dernier groupe selon les mêmes seraient recrutés par des filières terroristes, soit de 3000 à 6000 fidèles. Mais tout cela demeure théorique. La DST s’en tenait, quant à elle en 2005, au chiffre de 500 combattants potentiels jugés opérationnels. Parmi eux, combien de convertis ?
Sans doute quelques dizaines. Éric Denécé préside le Centre français de recherche sur le renseignement. Cet universitaire, qui a travaillé jadis pour les services secrets, fait état plus largement dans un rapport de « 50 000 nouveaux convertis ». Mais ils sont loin d’être tous des terroristes." Michel Janva

O P A sur l'Islam de France


La politologue Fiammetta Venner, [http://www.prochoix.org/cgi/blog/] qui publie - chez Calmann-Lévy - “OPA sur l'islam de France”, affirme que l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) n’est pas un mouvement aussi respectueux qu'elle le prétend … quant à la Démocratie, la modernité, la laïcité … L'Express l'a rencontrée dans un entretien avec Jacqueline Remy, Boris Thiolay.
(on trouvera après cet article le condensé d'un autre ouvrage sur "l'Extrême France" qu'elle a également réalisé, fondé sur sa thèse soutenue à l'IEP)
Au début des années 1980, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) était un petit cercle d'étudiants et d'activistes islamistes en exil. Depuis 2003, cette fédération d'associations est devenue un interlocuteur privilégié de l'Etat français pour la gestion de l'islam en France. L'UOIF occupe actuellement un tiers des sièges au Conseil français du culte musulman (CFCM), l'instance officielle mise en place en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Comment expliquer une telle ascension en deux décennies? Quelles sont les véritables intentions de l'UOIF et de sa «maison mère», l'Union des organisations islamiques en Europe, basée à Londres? Quel est le poids réel de cette mouvance qui puise ses références dans la doctrine des Frères musulmans? Dans une enquête très fouillée, publiée chez Calmann-Lévy - OPA sur l'islam de France. Les ambitions secrètes de l'UOIF - Fiammetta Venner, politologue et cofondatrice de la revue Pro Choix, met en lumière la face cachée de cette organisation et ses liaisons dangereuses. En exhumant l'ensemble des documents publics émanant de l'UOIF, en décortiquant les déclarations officielles et les prises de position plus discrètes de ses principaux dirigeants, en confrontant leur discours de façade aux archives et aux racines historico-politiques de la frange djihadiste de l'islam, elle dénonce la tentation hégémonique d'un mouvement qui, en réalité, ne représente qu'une infime partie des musulmans de France. Instrumentalisation de la religion à des fins politiques, hostilité à la laïcité et à l'intégration, relents d'antisémitisme, fatwas belliqueuses, financements douteux: la matrice idéologique de l'UOIF est inquiétante. Alors que l'élection pour le renouvellement du Conseil français du culte musulman est prévue au mois de juin prochain, Fiammetta Venner livre en exclusivité pour L'Express les points forts de son enquête. Contactés à plusieurs reprises pour donner leur point de vue, les dirigeants de l'UOIF n'ont pas souhaité s'exprimer.
Pourquoi accorder une telle importance à une organisation comme l'UOIF? Pèse-t-elle si dangereusement sur la société française? Depuis qu'en 2003 il a fait de l'UOIF un interlocuteur de l'Etat au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), Nicolas Sarkozy prétend qu'il vaut mieux intégrer cette mouvance plutôt que la rejeter. Ma question de départ est la suivante: qui sort gagnant du processus, la République ou l'UOIF? Quand Sarkozy appelle les cadres de l'UOIF des musulmans «orthodoxes», il nous fait un peu le même cadeau empoisonné que celui de Mitterrand avec le Front national. Il ouvre les micros et confie à la société civile le soin de créer des contre-pouvoirs. L'UOIF représente non pas la mouvance «orthodoxe», mais la mouvance intégriste de l'islam. Il y a une différence entre la radicalité cultuelle - les traditionalistes chez les catholiques, les fondamentalistes chez les protestants, les orthodoxes pour les juifs - et la radicalité politique: l'intégrisme. La radicalité cultuelle est une option personnelle, une pratique privée sur laquelle personne n'a à se prononcer. La radicalité politique, en revanche, doit être source de débat. Nous avons tendance à confondre les deux, surtout quand il s'agit de l'islam. L'UOIF est porteuse d'une radicalité politique, l'intégrisme, et elle est en cela une organisation dangereuse, d'autant plus dangereuse qu'elle prétend incarner un islam majoritaire en France et en Europe. Si elle représentait vraiment un tiers des musulmans de France, comme son poids au CFCM le laisse croire, cela signifierait que, sur 3,5 millions de personnes potentiellement musulmanes en France, au moins 1 million seraient intégristes: c'est absurde! Il n'y a pas 1 million de sympathisants de l'UOIF en France.
Si l'UOIF pèse moins qu'on ne le croit au sein des musulmans de France, en quoi est-elle dangereuse? D'abord parce qu'on lui confère artificiellement le pouvoir de représenter un tiers de la population musulmane en France, alors qu'elle regroupe 150 000 personnes au maximum. Ensuite, parce que les médias la surestiment: pour ses meetings annuels au Bourget, ils ont tendance à reprendre sans discuter les chiffres annoncés par l'UOIF: 3 000 participants en 1993, 30 000 en 1994, 75 000 en 2001, 130 000 en 2004. Lors du sacre de Nicolas Sarkozy au congrès de l'UMP, au Bourget, il y avait 40 000 personnes. Lorsque l'on compare les images du congrès de l'UMP et celles du congrès de l'UOIF, on ne peut que constater qu'il n'y a jamais eu 40 000 participants à ce dernier. D'ailleurs, le journal distribué gratuitement pendant les trois jours qu'a duré le rassemblement de 2005 n'a été tiré qu'à 15 000 exemplaires. Tout cela a des conséquences: quand Dominique de Villepin annonce sa volonté d'instaurer une formation complémentaire pour les 1 500 imams de France, il entend confier la moitié de cet enseignement à la Mosquée de Paris - en fait peu active - et l'autre moitié à l'UOIF, le troisième partenaire majeur du CFCM, la Fédération nationale des musulmans de France, n'ayant pas d'école. Cela implique qu'au moins 750 imams français vont passer entre les mains de l'UOIF, qui, jusqu'ici, n'en a jamais formé plus de 15 par an! On frise l'absurdité. Je préfère mille fois un imam arabophone qui s'est battu contre les islamistes algériens à un imam francophone formé par l'UOIF. D'abord, l'UOIF bloque toute discussion théologique en se référant uniquement à la doctrine des Frères musulmans. Elle a également une mainmise totale sur le Conseil européen de la fatwa - l'exécutif religieux de l'Union des organisations islamiques en Europe (UOIE), sorte de maison mère basée à Londres - qui émet des avis sur la manière dont les musulmans d'Europe doivent se comporter, des fatwas niant le droit des femmes, rejetant l'avortement, justifiant les attentats kamikazes.
Pourtant, l'UOIF se proclame moderniste. S'agit-il, comme vous le dénoncez, d'un double discours, lénifiant quand il s'adresse aux autorités et à l'opinion publique, radical quand il apostrophe ses militants? Pour s'en convaincre, il suffit de se reporter à une déclaration d'Ahmed Jaballah, cofondateur de l'UOIF, qui siège toujours dans l'appareil directeur: «L'UOIF est une fusée à deux étages. Le premier étage est démocratique, le second mettra en orbite une société islamique.» Les dirigeants de l'UOIF ont des objectifs clairs et une stratégie de conquête. Cette organisation a des visées politiques en direction des pays arabo-musulmans. Dès sa création, l'UOIF a voulu faire de la France une base arrière: un lieu où des militants islamistes pouvaient trouver refuge et où l'on essaie de modifier le regard que porte l'opinion publique sur leurs pays d'origine. Mais l'UOIF prétend surtout mettre au pas les musulmans de France. Certaines associations affiliées au mouvement se donnent le droit de dire qui est un bon musulman et, donc, qui est apostat. Ce qui revient à jeter l'opprobre sur un individu ou une famille au regard d'une communauté. C'est d'autant plus effarant que ces gens-là ne sont pas théologiens - presque aucun des dirigeants de l'UOIF n'a fait d'études poussées en la matière - et ont une vision très étriquée de l'islam. Ils se contentent d'instrumentaliser la religion au profit d'un projet politique à visée réactionnaire: c'est ça, l'intégrisme. Par exemple, à Bordeaux, Tareq Oubrou, chef des imams de l'UOIF, a été évincé lors du débat sur le voile. Pourquoi? Parce qu'il reconnaît que le voile est une prescription, et non un commandement divin. Le seul hadith (d'Asma) faisant référence à l'obligation du voile pour les femmes n'est pas, selon Oubrou, «authentique». On peut faire de l'islam, comme de toutes les religions, le pire ou le meilleur. L'UOIF n'a pas choisi d'en faire le meilleur, loin de là.
Quelles sont ses références spirituelles et doctrinales? Ce mouvement est généalogiquement problématique. L'UOIF a été créée en 1983 par des émules de deux formations islamistes. D'un côté, des fans de Rachid Ghannouchi, créateur du groupe islamiste tunisien Ennadha et disciple des Frères musulmans qui, expulsé de son pays et interdit de séjour en France, s'est réfugié en Angleterre en 1991. De l'autre, des admirateurs de Fayçal Mawlawi, un Frère musulman libanais qui a vécu en France, a participé à la fondation de l'Association des étudiants islamiques de France (AEIF) et est aujourd'hui responsable de Jamaat Islamiyya, une organisation terroriste au Liban.
Quels sont les personnages qui attestent d'un lien direct entre l'UOIF et les Frères musulmans? Les premières brochures de l'UOIF traduites en français provenaient de la Leicester Foundation, qui diffuse essentiellement trois penseurs: Hassan al-Banna
fondateur des Frères musulmans, dans les années 1920, en Egypte, Sayyid Qotb théoricien du djihad pour les Frères musulmans, pendu en 1966 et Mawdoudi penseur pakistanais qui prônait l'instauration d'un Etat islamique dans le sous-continent indien. Un autre personnage clef met en évidence le lien entre l'UOIF et les Frères musulmans: Youssef al-Qaradhawi, mentor des Frères musulmans et chef du Conseil européen de la fatwa et de l'institut de formation des imams de l'UOIF. De plus, le représentant de l'Union des organisations islamiques en Europe (UOIE), Ahmed al-Rawi, est l'ambassadeur officiel des Frères musulmans en Europe. D'ailleurs, quand on détaille l'organigramme de l'UOIE, on s'aperçoit que presque tous les cadres sont français, et membres de l'UOIF. Au moment de la crise des otages détenus en Irak, on a vu un reportage de TF 1 sur la mission de bons offices effectuée par une délégation du CFCM à Bagdad. Ce reportage comprenait une séquence éclairante: dans une mosquée, un responsable salafiste refusait de rencontrer la délégation et demandait pourquoi la France envoyait en émissaires des Frères musulmans!
Pourtant, l'UOIF se défend d'entretenir des liens directs avec les Frères musulmans... Ça dépend où. Ses brochures rappellent ses connexions avec eux. Ainsi, dans un document intitulé «Critique pour une organisation musulmane», l'UOIF dénonce les «hérétiques» qui rejettent Ibn Taymiyya, Mohamed ibn Abdelwahab, Sayyid Qotb et Youssef al-Qaradhawi. Ces quatre théoriciens, qui constituent leurs seules références théologiques, comptent parmi les plus radicaux de l'islam fondamentaliste. Les deux derniers sont des Frères musulmans. Mais la preuve ultime vient des Frères musulmans eux-mêmes. Lorsqu'on demande aux Frères égyptiens: «Qui sont vos représentants en Europe?», ils répondent: «Le Conseil européen de la fatwa.» Plus édifiant encore, dans un accès de naïveté ou de franchise, Farid Abdelkrim, ancien président des Jeunes Musulmans de France, une association proche de l'UOIF, raconte que la première chose qu'on lui a enseignée quand il est entré à l'UOIF, c'est la pensée de Hassan al-Banna... A plusieurs reprises, des dirigeants de l'UOIF ont déclaré publiquement: «Le Coran est notre Constitution.» C'est textuellement la devise des Frères musulmans!
Cette proximité se traduit-elle par une entraide financière? L'UOIF finance et soutient le Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens (CBSP), qui récolte des fonds pour le Hamas, organisation armée palestinienne inspirée par la doctrine des Frères musulmans. Sur une photographie, on peut voir les chefs de l'UOIF montrer comment on peut donner de l'argent pour le CBSP, dont les stands sont bien placés à chaque congrès du Bourget et les tracts, distribués. L'argent est, disent-ils, destiné aux familles des orphelins de Palestine. Mais comment sont morts les parents de ces orphelins? Le CBSP aide aussi financièrement des enfants de «martyrs» morts dans des attentats kamikazes du Hamas.
Mais le CBSP est une association légale qui finance aussi des hôpitaux, des écoles et des projets humanitaires. Bien entendu, mais ce n'est pas parce qu'une association est légale qu'elle n'est pas critiquable. De nombreuses associations soutiennent les Palestiniens sans pour autant être liées au Hamas. On pense par exemple au travail de Handicap international, du Croissant rouge, de Médecins sans frontières. Mais ce ne sont pas celles qui sont soutenues et recommandées par l'UOIF.
Qui est Youssef al-Qaradhawi, que vous décrivez comme le mentor de l'UOIF?__ Il est l'un des rares Frères musulmans d'aujourd'hui à être théologien. Il a consacré sa thèse à la zakat, l'aumône légale en islam, et a trouvé le moyen de rendre islamiquement correct le prêt, ce qui permet aux gens du Golfe de faire des affaires alors que l'islam - comme le christianisme des premiers temps - interdit l'usure. Au lieu d'emprunter de l'argent pour un produit, un musulman demande à la banque d'acheter le produit et de le lui revendre plus cher en mensualités. Le différentiel équivalant à peu près aux intérêts qu'aurait payés un client dans une banque non musulmane. A la tête d'une fortune colossale, Al-Qaradhawi est le conseiller religieux de la plupart des grandes banques islamiques dans le monde. Prédicateur télé sur la chaîne Al-Jazira, il prêche un islam très rigoureux et radical politiquement. Aujourd'hui, Al-Qaradhawi est président du Conseil européen de la fatwa et guide spirituel tout à la fois de l'UOIF et de Tariq Ramadan. Il se considère en Europe comme en terre de mission.
Quels sont les liens de l'UOIF avec l'Union des organisations islamiques en Europe (UOIE)? C'est la maison mère, dont l'UOIF a besoin pour émettre des fatwas concernant les musulmans européens qui, en France, tomberaient sous le coup de la loi. Les fatwas édictées par l'UOIE ne concernent d'ailleurs que les musulmans d'Europe et ne peuvent pas être prises en compte dans les pays islamiques. Autrement dit, penser que le conseil européen de la fatwa (son instance religieuse) pourrait offrir un modèle modernisé pour les musulmans du monde est un contresens. Au sein de ce conseil, les théologiens se permettent même de tenir des propos qu'ils n'oseraient jamais prononcer dans leurs pays d'origine. Aucune instance islamique dans le monde - ni Al-Azhar (Egypte), ni Fès (Maroc), ni Qom (Iran) - n'a émis une fatwa pour soutenir les attentats kamikazes. Le Conseil européen de la fatwa, lui, l'a fait (le 28 juillet 2003, à Stockholm), en disant qu'il ne fallait plus appeler ces actions des «attentats suicides» mais des «gestes de martyrs», parce que les «fils de Sion» - s'agit-il des Israéliens ou de tous les juifs? - sont «des soldats». Pour le Conseil européen de la fatwa, aucun fils de Sion ne peut être considéré comme un civil! Là, nous ne sommes plus dans le soutien, mais dans l'incitation au terrorisme!
Quelle est la teneur des discours de l'UOIF concernant la vie sociale en Europe? Il y a un double discours. Sur la laïcité, l'UOIF se déclare «100% d'accord avec la loi», mais des membres ont assuré le service d'ordre des manifestations contre l'interdiction du voile à l'école et dénoncé la loi sur le plateau d'Al-Jazira, allant même jusqu'à affirmer que les femmes musulmanes n'avaient pas le droit de porter le voile dans les rues de Paris... Bref, ils sont d'accord avec la loi sur la laïcité, à condition qu'elle autorise le port du voile à l'école! Double discours aussi sur l'antisémitisme: l'UOIF avait par exemple promis au CRIF de retirer de la vente une cassette où l'un de ses prédicateurs, Hassan Iquioussen, tenait des propos antisémites. Huit mois plus tard, cette cassette était toujours diffusée par les librairies de l'UOIF. En revanche, sur la mixité, le statut des femmes, les relations avec les non-musulmans, leur discours est clair. Des prédicateurs de l'UOIF comme Iquioussen proscrivent la mixité, y compris sur le Web: il est interdit à un garçon de communiquer avec une femme par Internet. A ce sujet, Iquioussen dit: «Tu crois que tu es seul avec elle, parce que c'est un dialogue à 500 kilomètres de distance, mais en réalité vous êtes trois: vous deux et le diable.» D'autres prêches recommandent aux musulmans de ne pas se mêler aux non-musulmans, de se méfier de «l'intégration par le jambon», un péché. Un certain nombre de cassettes émanant de l'UOIF interdisent aussi l'avortement, alors que l'islam l'autorise dans certains cas. Là encore, ils jouent les théologiens, alors qu'ils ne sont que des politiques voulant mettre la femme sous tutelle.
L'UOIF, qui fédère des associations de jeunes, d'étudiants, de femmes, n'a-t-elle pas un vrai poids social? Ses dirigeants cherchent avant tout à apparaître auprès des pouvoirs publics comme ceux qui quadrillent le terrain. C'était particulièrement flagrant en 2003, juste avant les élections du CFCM. Les Etudiants musulmans de France (EMF) étaient très actifs, notamment en distribuant des repas aux étudiants des cités U. Une fois les élections passées, ils ont disparu de nombreux campus. De son côté, la Ligue française de la femme musulmane édite un journal, Le Petit Musulman, distribué aux enfants dans les cours d'enseignement religieux, qui ne présente que la pensée des Frères musulmans. La plupart des associations n'ont pas de véritable existence et, quand elles en ont, elles diffusent des valeurs peu compatibles avec une société laïque et démocratique.
Pourtant, l'UOIF essaie de débarrasser l'islam de ses traditions locales...__ Non. Elle veut revenir aux origines du message. La pratique traditionnelle de l'islam - notamment au Maghreb - est souvent moins radicale que celle réclamée par l'UOIF. Elle rêve de «bédouiniser» l'islam, selon l'expression de Soheib Bencheikh.
Comment est financée l'UOIF? Au départ, l'UOIF a été subventionnée par le cheikh Zayyed ex-président du Conseil suprême des Emirats arabes unis. Aujourd'hui, elle est essentiellement financée par la Fondation Al-Maktoum, du nom de la famille de l'émir de Dubaï, et ses mosquées sont également construites grâce aux dons des grands mécènes du Golfe. Les dirigeants de l'UOIF affirment que ses fonds ne proviennent qu'à 30% de l'étranger. Mais il faut savoir que, lorsqu'un émir remet 10 000 dollars à Paris, l'UOIF considère cela comme du financement français. Si Al-Qaradhawi demande de l'argent à l'un de ses anciens élèves, il l'obtiendra, et nul n'osera jamais lui demander la destination de ces fonds. Les grands mécènes du Golfe se moquent éperdument de savoir à quoi servent leurs dons. Ce qui leur importe, c'est de verser 10% de leurs revenus, pour être en conformité avec le principe de l'aumône légale.
A qui, à quoi sont destinés ces fonds? L'UOIF soutient financièrement les avocats des filles voilées qui attaquent en justice l'Etat pour pouvoir porter le voile à l'école. Mais la principale dépense consiste à acheter et à construire des locaux, pour gagner de l'importance: les élections au CFCM sont fondées sur la superficie des mosquées de chaque organisation ou fédération musulmane de France. Plus on possède de mètres carrés, plus on dispose d'électeurs, et plus on compte politiquement.
Donc, le CFCM s'appuierait sur une organisation radicale et très minoritaire au sein des musulmans, au risque de lui donner un prestige démesuré? La République a exigé, par le biais du CFCM, que des musulmans libéraux aillent boire le thé une fois par semaine avec des musulmans radicaux. Dans cette structure, l'UOIF n'a jamais reculé sur aucun de ses principes. En revanche, on a régulièrement demandé à Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris et président du CFCM, de lire les communiqués corédigés avec l'UOIF. En fait, cette organisation a déjà pris le pouvoir au sein du CFCM: dès le départ, il était convenu que Fouad Alaoui, secrétaire général de l'UOIF, en aurait la vice-présidence. Enfin, on a sacrifié 3,5 millions de musulmans aux ambitions de la frange la plus politiquement radicale. Comme le mode de scrutin de renouvellement pour le CFCM n'a pas changé, l'UOIF devrait encore tirer son épingle du jeu lors des prochaines élections, compte tenu du fait qu'elle a continué à acquérir des mètres carrés. Alors qui, de la République ou de l'UOIF, a gagné?
Post-scriptum Sur les 41 membres élus du Conseil français du culte musulman (désignés en avril 2003 par 4 042 grands électeurs seulement), l'UOIF a obtenu 13 sièges. Ce qui la place en deuxième position, derrière la Fédération nationale des musulmans de France (pro-marocaine, 16 élus), mais devant la Mosquée de Paris (sous influence algérienne, 6 sièges). Les Turcs, les indépendants et les Réunionnais se partagent les 6 derniers postes.
La face cachée de l'UOIF. Entretien avec Fiammetta Venner par Jacqueline Remy, Boris Thiolay (L'express)
http://livres.lexpress.fr/entretien.asp/idC=10080/idR=5/idG=8
Lire : Fiammetta Venner, OPA sur l'islam de France. Les ambitions de l'UOIF, Calmann-Levy