samedi 3 février 2007

Offensive du créationnisme islamique en France

« L'Atlas de la Création » a été envoyé dans la plupart des établissements scolaires et universitaires. Le ministère de l'Éducation a demandé qu'il ne soit pas diffusé aux élèves et étudiants.
Depuis une semaine, la plupart des universités, lycées et collèges de France ont reçu un livre luxueux, intitulé L'Atlas de la Création, qui réfute sur 770 pages très richement illustrées le darwinisme et la théorie de l'évolution. Écrit par un certain Harun Yahya (de son vrai nom Adnan Oktar), de nationalité turque, l'ouvrage, directement expédié à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires depuis la Turquie et l'Allemagne, entend dénoncer « l'imposture des évolutionnistes, leurs affirmations trompeuses » et surtout « les liens occultes existant entre le darwinisme et les sanglantes idéologies telles que le fascisme et le communisme ».
Selon l'auteur, les théories de Charles Darwin (1809-1882) seraient même « la réelle source du terrorisme ». On peut lire par exemple, sous une photo représentant les attentats du 11 Septembre, cette légende stupéfiante : « Ceux qui perpétuent la terreur dans le monde sont en réalité des darwinistes. Le darwinisme est la seule philosophie qui valorise et donc encourage le conflit. »
« Bien plus insidieux »
Très vite alerté, le cabinet du ministre de l'Éducation nationale, Gilles de Robien, a discrètement demandé aux recteurs d'académie de veiller à ce que ce livre, « qui ne correspond pas au contenu des programmes établis par le ministre, ne figure pas dans les centres de documentation et d'information des établissements scolaires ».
« Il s'agit d'une nouvelle forme de créationnisme, bien plus insidieuse que celle, d'inspiration chrétienne, qui sévit en Amérique du Nord » explique au Figaro le biologiste Hervé Le Guyader, de la faculté de Jussieu à Paris, qui vient de procéder à la demande de l'Inspection générale de l'Éducation nationale à une analyse détaillée de L'Atlas de la Création.
Harun Yahya ne prétend pas, en effet, que le monde et ce qui l'habite a été créé il y a six mille ans et en sept jours, comme le dit la Genèse. L'auteur, de confession musulmane, admet au contraire que la Terre a bel et bien 4,6 milliards d'années, son âge réel. Il s'appuie d'ailleurs sur les très nombreux fossiles retrouvés depuis deux siècles dans le monde entier pour asséner que « les espèces n'ont jamais changé ».
Une série de sept ouvrages
L'auteur présente ainsi, dans le désordre le plus complet, de magnifiques photos de spécimens de poissons, de hyènes, de fourmis, d'étoiles de mer ou encore de feuilles d'arbres, vieux de plusieurs dizaines de millions d'années, qu'il compare à une photo de leur descendant actuel pour bien montrer qu'ils se ressemblent. Et que, donc, « les êtres vivants n'ont pas subi d'évolution, mais furent bien créés »...
« La méthode peut s'avérer redoutablement efficace sur un public non averti, s'inquiète Hervé Le Guyader. Car ces espèces a priori semblables sont en fait très différentes les unes des autres, tant sur le plan anatomique que génomique. La plupart seraient incapables de se reproduire entre elles ! »
L'auteur, qui cite abondamment le Coran, conclut que « la création est un fait », prouve

« l'existence de l'âme » et prophétise « la fin du matérialisme ». Reste à savoir qui se cache derrière Harun Yahya et surtout qui a financé l'édition et la distribution massive - et gratuite - de ce livre hors de prix ? D'autant qu'il s'agit du premier volume d'une série de sept ouvrages. Autre mystère : comment la maison d'édition s'est-elle procuré les noms des destinataires de l'ouvrage, mentionnés en toutes lettres sur les colis ? Lu dans Le Figaro du 02 février 2007 signé MARC MENNESSIER

Religion et identité ... Les réflexions sur la religion et la politique, la religion et l’identité des peuples, sont au cœur de notre dossier. Ce sont parmi les questions capitales de l’époque dans laquelle nous sommes entrés.
Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, président du Conseil français du Culte musulman, contribue à éclairer le débat en donnant de l’islam une définition autorisée. L’islam, [dit-il] est “à la fois une religion, une communauté, une loi et une civilisation […]
Ne sont pas seulement musulmans ceux qui pratiquent les cinq piliers de l’islam, mais tous ceux qui appartiennent à cet ensemble identitaire. (1) ” Le mot important est identitaire. Ainsi l’islam n’est-il pas seulement une religion. Il est même autre chose qu’une religion : “une communauté, une loi, une civilisation”.
Cette interprétation est à rapprocher de quelques autres. Ainsi, dans un livre récent, le philosophe André Comte-Sponville parle d’amis à lui qui se disent “Juifs athées”. L’expression l’a interloqué. On n’imagine pas un chrétien se disant « chrétien athée ». Il en parle à un ancien camarade de khâgne, jadis militant maoïste : “Mais alors, maintenant, tu crois en Dieu ? (2) ”
Sourire : “Tu sais, pour un Juif, croire ou non en Dieu, ce n’est pas vraiment la question importante…”
Pour Comte-Sponville, élevé dans le catholicisme, c’est au contraire la question centrale de la religion. Son ami lui explique qu’il en va tout autrement pour lui : “Dieu n’existe pas, mais nous sommes son peuple élu…” Pour lui, être juif, cela signifie l’attachement à une certaine histoire, à une certaine tradition, à une Loi, à un Livre, à une communauté. Un attachement qui a permis à son peuple de survivre pendant des siècles, sans État, sans terre, “sans autre refuge que la mémoire et la fidélité”.
Quand on est imprégné de culture chrétienne, universaliste, cela surprend. Pourtant, bien d’autres religions, même l’islam, comme on vient de le rappeler, et bien entendu le judaïsme, mais aussi l’hindouisme, le shintoïsme ou le confucianisme, ne sont pas seulement des religions au sens chrétien ou laïque du mot, c’est-à-dire une relation personnelle à Dieu, mais des identités, des lois, des communautés.
Cette idée qui associe l’identité d’un peuple et sa tradition pérenne peut aider les Européens passablement déchristianisés d’aujourd’hui, héritiers d’une très ancienne culture de la laïcité, oui, elle peut les aider à retrouver eux aussi leurs liens identitaires forts, par-delà une religion personnelle ou son absence (3).
Quels liens ? D’abord ceux de leur tradition justement, capables de les souder les uns aux autres et de les armer moralement pour affronter la menace assez clairement dessinée de leur disparition dans le néant du grand brassage universel ou de la mondialisation. Les hommes n’existent que par ce qui les distingue, clan, lignée, culture, tradition.
La tradition européenne, dont les sources sont antérieures au christianisme, ainsi que l’a reconnu le pape Benoît XVI à Ratisbonne(4), peut d’autant mieux se concilier avec les convictions religieuses – ou leur absence – que celles-ci sont devenues en Europe une affaire purement privée. Que l’on soit chrétien, libre penseur ou sait-on quoi, l’important pour résister et renaître est sans doute de se hisser au-delà du contingent politique ou confessionnel pour retrouver le permanent de la tradition (5). Une tradition tout entière formulée dans nos poèmes fondateurs depuis une trentaine de siècles, mais qui a été masquée par une mémoire rompue.
in La Nouvelle Revue d'Histoire, par Dominique Venner
La Nouvelle Revue d'Histoire - NRH - 88, avenue des Ternes 75017 PARIS - http://www.n-r-h.net/editos/nrh

Qui dira quoi, quand, où, comment, voire pourquoi ou pour quoi et surtout pour Qui ... toutes les créatures de l'Univers existent - jusques et y inclus leurs "imperfections" - s'il n'a, au moins, étudié le Docteur Angélique, jusqu'à en imprégner sa vie, avec le soutien de la Parole : "Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu" !



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