samedi 10 février 2007

"Pourquoi est-on royaliste ?", "A quoi peut servir le royalisme ?", "Quel sens accorder au mouvement royaliste ?"

"Pourquoi es-tu royaliste ?", "A quoi peut servir le royalisme ?", "Crois-tu sincèrement que la monarchie puisse revenir ?" Voilà les questions récurrentes que l'on me pose dès lors que l'on apprend que je suis royaliste. Quand elles ne sont pas énoncées clairement, elles sont toujours là, sous-jacentes à toutes les discussions politiques. Toutes recouvrent une seule et même interrogation : "quel sens accorder au mouvement royaliste ?"
Aujourd’hui, le royalisme n’a aucun sens. Il n’a aucun sens s’il est perçu sous le seul angle de l’utilitarisme politique, économique et social qui caractérise le libéralisme moderne. Il n’a aucun sens dans le cadre des démocraties contemporaines.
Il n'a aucun sens pour l'homo consumeris et pour l'immense étendue des citoyens qui croient détenir la légitimité politique. Être royaliste, c'est supporter le non-sens, le vide, le néant. Être royaliste, c'est affronter les affres de l'absurde. Être royaliste, c'est accepter de n'avoir pour seul horizon politique que le goût amer de la défaite. Être royaliste, c'est assumer la contradiction sans jamais désespérer de la nature humaine.
Alors, me dira-t-on, pourquoi se battre pour ces idées ? Le royalisme ne peut se réduire à des considérations utilitaires, individualistes ou subjectives. Il est honnêteté et liberté. Honnêteté, car il implique de toujours chercher la vérité et de s'y conformer ; liberté, car il implique de penser, de vouloir ce que l'on fait et d'en assumer les responsabilités même s'il faut en souffrir. Contrairement à ce que l'on croit habituellement, le royalisme n'est pas la nostalgie d'un âge révolu. Les royalistes ne peuvent s'enfermer dans le passé. Le passé n'est là que pour accréditer les idées développées par le royalisme. "La vraie tradition est critique … elle est caduque dès lors qu'elle cesse d'analyser ses erreurs pour construire l'avenir. Pareillement, le royalisme tire sa culture, sa mythologie et son énergie des excellences et des esclandres de l'histoire, mais, tout entier tourné vers l'avenir, il cherche surtout à résoudre les problèmes des temps présents. La monarchie est une idée d'avenir. Fidèle à ceux qui ont fait la France et à ceux qui moururent pour la liberté, le royalisme combat les contempteurs de la culture française pour préserver la France et les Français. Face au désenchantement du monde, à la sécularisation croissante, à l'individualisme forcené, à la démagogie démocratique et à l'égalitarisme idéaliste, le royalisme propose un modèle validé par l'histoire, dont la dimension naturelle s'oppose radicalement à la dimension artificielle des démocraties modernes.
Mais ceci ne suffit à expliquer ce qui nous motive. Beaucoup sont monarchistes sans le revendiquer. Platon évoquait ainsi ceux qui n'osaient penser différemment de ce que pense la masse des citoyens. Le faire serait à la fois immoral et antisocial. Or la liberté exige que les royalistes sachent s'ouvrir aux autres tout en les gênant, en les poussant à la réflexion, quitte à susciter le rejet et parfois la violence. Car les idées sont inutiles si elles ne trouvent aucune réalisation concrète dans le monde qui nous entoure. Rien ne sert de penser si l'on n'agit pas. Aussi faut-il exprimer nos idées par le militantisme, par les blogs, les journaux et toutes autres formes d'expressions libres. Ceci nécessite de faire des efforts.
Le royalisme nécessite des sacrifices que justifie l'amour des hommes et bien souvent (par dessus tout) l'amour de Dieu. Car que serait le royalisme sans transcendance eschatologique ? Pas grand chose ! De génération en génération, le royalisme se fait l'écho des souffrances endurées par les victimes de l'égalitarisme liberticide. Il espère que ces sacrifices et ces morts ne sont pas vains...Les clameurs et les cris d'angoisse des victimes de l'égalitarisme résonnent à travers les siècles et dans l'éternité pour maintenir la flamme du combat royaliste et insinuer le doute dans le cœur des Républicains qui s'interrogent honnêtement.
C'est pourquoi à mon tour je clamerai sans peur ni honte :
Vivent la France et le roi !
Cf. http://royalistesgirondins.hautetfort.com/

VIe République, VIIe République... xème République

1er forum sur les institutions
15 février 2006
à l'Assemblée nationale126, rue de l'Université - Paris VIIe
9H30-18H00 1er bureau
Alors que la campagne électorale continue de paralyser le pays et de monopoliser tous les médias, les Français continuent de s'interroger. Quand 83 % veulent changer les institutions actuelles, on cherche les candidats qui proposent de vrais changements.
Quand désormais l'échéance électorale revient tous les 5 ans, la France se paralyse un peu plus en attendant son vainqueur : de trucage en show de séduction, la politique est entrée pleinement dans l'air du show business.
Le passage à la VIe république n'aurait aucune raison de rompre avec cette démagogie ; ni de résoudre cette question essentielle de la continuité et de l'incarnation du pouvoir.
Une solution moderne existe pourtant...
Retrouver l'intégralité du programme de la journée sur le site www.fondationdulys.fr
Pour s'inscrire : contact-presse@fondationdulys.fr pour les journalist

Royalistes aujourd’hui

Aujourd’hui, malgré les efforts des militants monarchistes de toutes tendances, le royalisme semble presque invisible aux yeux de nos contemporains, baignés dans l’ambiance “distractionnaire” de la société de consommation, jadis rebaptisée (avec une certaine prescience) “consom-nation” par Louis Pauwels.Cela se traduit par une marginalisation évidente dans le paysage politique français, aujourd’hui monopolisé par les tenants du “tout démocratique” et du “politiquement correct”. Cette situation gêne la perception des idées royalistes, trop souvent limitée, dans l’esprit de nos concitoyens, à quelques mondanités ou à des anecdotes, mélanges d’activisme et de folklore...
Nécessité pour la nation
Pourtant, au moment où la 5ème République doit affronter les défis de la globalisation et de la logique globalitaire (néolibéralisme, idéologie consumériste, démocratisme élitaire...), au moment où les intelligences les plus vives ressentent un “malaise de civilisation” (prémisses d’une crise ?), l’idée d’une instauration monarchique, si elle apparaît certes lointaine (autant dans le passé que pour l’avenir), doit revenir dans le champ des possibles : la monarchie, au regard des données politiques et institutionnelles actuelles, reste (et, sans doute, de manière plus précise, redevient) nécessaire pour notre nation aujourd’hui moins sûre d’elle-même et fragilisée par des forces externes (diplomatie états-unienne, règlementarisme européen...) et internes (ethno-nationalismes séparatistes, communautarisme religieux ou sociologiques,...)
La Ve République pensait avoir résolu le problème des institutions en “monarchisant” la République (hommage du vice à la vertu, diraient certains...) mais cette monarchie incomplète qui, en fait, semble plutôt avoir été, du temps du général De Gaulle, une forme française de “monocratie”, est aujourd’hui largement remise en cause par les diverses réformes constitutionnelles de ces dernières années, mais aussi par les diverses cohabitations qui se sont succédées depuis 1986 (trois en quinze ans).
Quand nous évoquons la “monarchie nécessaire” nous la définissons d’abord comme un pouvoir “héréditaire” ou, plus justement successible, résumé par la formule traditionnelle Le roi est mort, vive le Roi. Comme le souligne Daniel de Montplaisir dans son ouvrage récent La Monarchie, “au regard de l’institution royale, l’hérédité constitue le mode normal d’accession au trône mais non au sens d’héritage patrimonial. Certains légistes considéraient que la Couronne n’était pas vraiment héréditaire mais plutôt statutaire. Car l’héritier la recueille selon la loi et ne peut en disposer à sa guise” (1).
Échapper au “choix”
Ce mode de succession apparaît comme la règle la plus simple, filiale et familiale, mais elle est difficile à faire admettre ou, simplement, à faire comprendre aujourd’hui où tout semble devoir être soumis à un “choix” (“pourquoi lui et pas moi ?”, “il faut choisir le meilleur” etc.) Sans doute est-ce une résultante de l’individualisme de masse, distillé et conforté par la démocratie marchande, dont Bernanos disait qu’elle était le meilleur instrument du capitalisme anonyme et anarchique.
N’hésitons pas à aller à contre-courant des idées reçues et des conformismes : l’hérédité est, non seulement le symbole, mais aussi le principe fort et actif de la Monarchie “à la française”.
La notion de service
Paul Vaute, à la suite de Gustave Thibon, avance des arguments plus psychologiques : “Le Roi est, en quelque sorte, consubstantiel à l’État” [...] “La monarchie gardienne des réalités humaines, repose sur la plus humaine des réalités” : “Cette réalité que chacun peut constater, suggère Philippe du Puy de Clinchamps, est qu’il est du propre de l’homme, à de très rares exceptions près, de désirer transmettre à ses fils un héritage non seulement conservé, mais encore enrichi et mieux adapté aux nouvelles conditions posées par le temps qui a coulé” [...] “De cette évidence très charnelle découlent toutes les lois non écrites du royalisme” (3)” (4).
Il apparaît donc que la notion de “service” est au cœur même de la Monarchie royale, par le principe même de la succession héréditaire. Jean Jaurès évoquait, en une formule abrupte, mais en définitive réaliste et, tout compte fait, avantageuse,“l’égoïsme” royal qui forçait le roi à agir dans le sens de l’intérêt public et national.
Ainsi, par cette succession institutionnelle du père au fils, la plus simple qui soit, le Roi, et l’État qu’il incarne le temps de son règne, échappent au “choix” : le roi n’a pas choisi de l’être, comme il n’a pas choisi de naître là, à un moment donné, fils de roi, donc appelé, statutairement, mécaniquement et naturellement, à ceindre, un jour, la couronne. Cela ne lui donne pas de droits mais lui fixe des devoirs, dont le premier est d’assumer sa charge monarchique, le jour venu.Ce mode de succession a donc quelques forts arguments à faire valoir. Roland Mousnier mettait en avant l’argument historique : « L’hérédité n’a jamais produit une succession de rois aussi médiocres que celle des présidents de la IIIe République française (à une ou deux exceptions près), ce qui s’est terminé par l’effondrement de juin 1940, la plus grande catastrophe de l’histoire de France » (2).
Visage humain
Mais cela veut-il signifier que le monarque est toujours à la hauteur de sa charge ? Cela serait présomptueux et le royalisme n’est pas un charlatanisme électoral ou une “idéologie de la perfection” de l’homme nouveau et parfait, “total”... La monarchie est au contraire la reconnaissance, la prise en compte et parfois la pratique même des insuffisances humaines. L’homme est faillible, et le roi, comme tout homme, l’est, et il sait que les autres le sont : “il fait avec”, comme dit la formule. Il ne cherche pas à forger comme les totalitarismes ou les utopismes, un homme idéal ou, même, un monde idéal, il agit dans le sens de l’intérêt général, au-delà des particularismes et des individualismes et il ne peut que conserver l’humilité devant la nature et les faiblesses des personnes.
Un autre avantage de la succession héréditaire de la Couronne, c’est son caractère d’”anti-compétition”, comme le souligne Paul Vaute : “Une personne – mais aussi un couple, des enfants, une dynastie – dont le pouvoir n’est pas le fruit d’une lutte politique, qui n’a pas été fabriquée par l’état-major d’un parti, qui n’a pas percé à grands coups de marketing, qui ne peut être identifiée à un groupe social, un milieu culturel ou une région, qui défend en tout et toujours le bien commun : tel est le Roi. Il n’est pas nécessairement parfait – nul ne l’est – mais il n’est pas un parvenu. Il offre un visage humain bien nécessaire, indispensable même, à ces monstres froids que sont devenus les États dans le monde contemporain” (5).
Détaché, de par son principe même, des contingences électorales, l’État royal préserve sa liberté d’action au sommet des institutions et, donc, peut au mieux assumer son rôle arbitral et s’imposer, pacifiquement, à tous comme garant suprême de la loi et des libertés publiques. Souvenons-nous de ce jour de février 1981 où le roi Juan Carlos, seul face à la caméra, son fils, le prince héritier, non loin de lui, en un discours d’une petite minute, a su désamorcer le coup d’État fomenté par des activistes militaires. S’il avait été l’élu d’un camp contre un autre, sa parole aurait-elle eu le même poids et le même impact ? On peut sérieusement en douter ! D’autres exemples, plus récents, en Thaïlande, au Maroc ou en Jordanie, confirment ce caractère d’“arbitrage suprême” de la monarchie, fût-elle elle-même “constitutionnelle”.
Un État “dégraissé”
De plus dans le cadre d’une “Monarchie active”, celle que Charles Maurras n’a cessé d’appeler de ses vœux et celle qui nous apparaît comme le moyen d’un équilibre institutionnel viable, le Roi apparaît comme l’incarnation d’un État libre, non pas étatiste, mais souverain et “allégé” d’un certain nombre de tâches rendues aux régions, aux administrations ou aux forces économiques.
Cet État “dégraissé”, « cet État aux chairs fermes », selon l’expression du sociologue Eric Denmat, s’avère alors la meilleure incarnation politique de la nation et de son unité.
Alors qu’en République, fût-elle “monarchique”, la décentralisation n’est pas toujours contrôlée au mieux et devient le “tremplin des féodaux”, elle trouve en la monarchie un État fédérateur, point d’unité et d’ancrage des régions à la nation et garantie des libertés provinciales. Alors que la République craint les États dans l’État, la monarchie, véritable trait d’union entre les communautés de la nation, n’hésite pas à libérer les énergies et, surtout, à les ordonner pour l’intérêt commun.
Par la succession héréditaire, la monarchie inscrit son œuvre dans la durée et permet une politique à long terme. Elle accompagne le temps sans le dépasser, elle en fait un allié quand la République use les gouvernements et les présidences en quelques années... Cette maîtrise politique du temps assure ainsi la possibilité du renouvellement du personnel dirigeant, sans rupture brutale, comme on peut le constater aujourd’hui dans les monarchies marocaine ou jordanienne, par exemple.D’autre part, la succession, le plus souvent prévisible par la simple connaissance des règles de succession du royaume, permet la préparation du futur souverain au “métier de roi”. Quand en République, les politiciens s’épuisent à conquérir le pouvoir, le futur roi, en monarchie, s’occupe à apprendre son métier, l’esprit libre et sans nécessité de manœuvre...
Prendre son temps
Dans un monde de plus en plus “pressé”, la monarchie offrirait à notre temps l’avantage de “pouvoir prendre son temps”. Elle rendrait aussi au Politique (aujourd’hui écrasé par l’Économique) sa dignité et son efficacité, sa fonction d’assurer la sûreté, la justice et les libertés. Sans être une solution miracle, elle permettrait à la France, puissance moyenne mais d’influence et d’équilibre, de retrouver les moyens de sa politique et le temps nécessaire pour l’assumer...
Reste à “faire la Monarchie”, tâche rude mais devant laquelle toute personne soucieuse de l’unité française et des libertés publiques ne peut s’abstenir. Conquérir peu à peu le “champ des possibles” commence par un travail humble de réflexion et d’action, par le service des autres et la diffusion des idées royalistes.Et ne perdons pas de vue les Princes qui incarnent, non pas nos seules espérances, mais celles des générations françaises à venir... Jean-Philippe Chauvin*
(1) Daniel de Montplaisir : /La Monarchie/. Éd. Le Cavalier Bleu, 128 p, 2003.
(2) Roland Mousnier : /Monarchies et royautés de la préhistoire à nos jours/. Librairie académique Perrin, Paris,1989.
(3) Philippe du Puy de Clinchamps : /Le Royalisme/. Presses universitaires de France (Que Sais-je ?) n° 1259, 1967
(4) Paul Vaute : /Voie royale/. Éditions Mols (Belgique), 1998.
(5) Paul Vaute, Ibidem.
Note du Webmestre voir aussi : http://www.u-blog.net/jpchauvin/

Repentance : le retour de balancier

Après plusieurs années de repentance généralisée (participant à cette "haine de lui-même" de l'Occident que regrettait Benoît XVI), cette déclaration de Nicolas Sarkozy hier à Toulon est le signe que le balancier est revenu à un plus juste équilibre :
Je veux le dire à tous les adeptes de la repentance qui refont l’histoire et qui jugent les hommes d’hier sans se soucier des conditions dans lesquelles ils vivaient, ni de ce qu’ils éprouvaient.
Je veux leur dire : de quel droit les jugez-vous ?
Je veux leur dire : de quel droit demandez-vous aux fils de se repentir des fautes de leurs pères que souvent leurs pères n’ont commises que dans votre imagination ?
En tout cas, l'Histoire de France est bien
au cœur de la campagne...
Henri Védas in Le Salon Beige

Monseigneur Marcel Lefebvre "ad limina apostolorum" - "au seuil des apôtres"

Né le 29 novembre 1905 à Tourcoing d'une une famille très catholique dont cinq enfants sur huit deviennent prêtres ou religieux. Son père meurt en février 1944 au camp de Sonnenburg où il était interné pour faits de résistance, ce qui lui avait valu deux condamnations à mort.
Elève de l'Institution Libre du Sacré-Cœur, entré au séminaire français de Rome en 1923, il est ordonné prêtre en 1929 par l'archevêque de Lille Mgr Achille Liénart[né le 7 février 1884 à Lille, décédé le 15 février 1973, après avoir traversé les grandes crises du 20ème siècle et vu l'émergence, souvent douloureuse, d'un monde confronté aux grands débats idéologiques, économiques, sociaux, politiques, internationaux, qui ont fait l'histoire de ce siècle et devint à 44 ans le plus jeune évêque de France, avant d'être fait cardinal moins de deux ans plus tard “le cardinal rouge”].
Après un an comme vicaire dans une paroisse de la banlieue ouvrière de Lille, il rejoint le noviciat de la congrégation des Pères du Saint-Esprit, [plus connus sous le nom de Spiritains]. Il fait profession religieuse en septembre 1932. Il devient missionnaire au Gabon où il s’implique dans les paroisses de brousse et dirige le séminaire.
A la Seconde Guerre mondiale, il est encore mobilisable et est affecté à la colonie. Il est rappelé en France, en 1945 et est nommé directeur et supérieur du scolasticat de philosophie des spiritains à Mortain. En 1947, il est nommé évêque et, qui plus est, vicaire apostolique de Dakar [il n’a que 42 ans quand Achille Liénart en avait 44] Pie XII lui donne la charge de délégué apostolique pour l'Afrique francophone (plus de 40 diocèses), avec la mission d'africaniser l'Église en Afrique : pour cela, il crée des séminaires et confie des responsabilités au clergé local ; il doit aussi rechercher les personnes aptes à devenir évêques ; il est remplacé à cette charge le 9 juillet 1959 par Mgr Émile Maury. En 1955, il est le premier archevêque de Dakar. Il y est remplacé en janvier 1962 par Mgr Thiandhoum[2] qu'il avait ordonné prêtre en 1949. Nommé alors évêque de Tulle (France), tout en restant archevêque à titre personnel. C’est cette même année qu’il est élu supérieur général des spiritains. Il renonce alors au diocèse de Tulle.
En son titre de supérieur d'ordre et d'Archevêque, il participe au concile Vatican II, dont son ordinant, particulièrement novateur, fut l'un des plus ardents partisans.Lors des importants débats sur la liberté religieuse, Monseigneur Marcel Lefebvre rejoint le groupe Coetus Internationalis Patrum [un groupe de travail réunissant des participants au concile Vatican II… Cf. “Ils l'ont découronné : du libéralisme à l'apostasie, la tragédie conciliaire”. 4e partie, éditions Fideliter, Broût-Vernet… “Mgr de Proença-Sigaud (archevêque de Diamantina au Brésil) dans la fonction de secrétaire ; moi-même comme ancien délégué apostolique, j’étais la couverture avec le rôle de président ; Mgr de Castro-Mayer né le 20 juin 1904 à Campinas, sacré évêque le 23 mai 1948 à 44 ans, lors de la mise en place de la réforme liturgique de 1969, il obtiendra la permission de maintenir l'usage du rite tridentin dans son diocèse, il est le fondateur d’une "union" sous le vocable de saint Jean-Marie Vianney pour la préservation du rite ancien et le maintien de la doctrine traditionnelle qui a rejoint la pleine communion avec l'Église catholique romaine le 18 janvier 2002 et a obtenu le statut d'administration apostolique personnelle, il est [mort le 26 avril 1991 à Campos était le vice-président et le “penseur”, tandis que Mgr Carli (évêque de Segni, au sud-est de Rome) était la plume avec sa compétence, son esprit vif et l’entregent propre aux Italiens…” avec environ 250 autres prélats, ce groupe de travail s'est formé en réaction contre les influences de l'aile progressiste sur le concile ... Il s'opposa entre autre, à l'inversion des fins du mariage (traditionnellement, la fin première est dans les enfants et la fin seconde est l'amour conjugal : certains progressistes souhaitaient inverser ces deux fins). Le Coetus s'est caractérisé par sa doctrine conservatrice : critiquant, par exemple, les conclusions du texte Dignitatis Humanae, les jugeant non conformes à la Tradition de l'Église. Après de longs débats, ce texte sera cependant adopté par 2308 voix pour et 70 contre. Pendant tout le concile, au sein du Coetus, Monseigneur Marcel Lefebvre cherchera à faire entendre la voix traditionnelle et défendre la cohérence de l'enseignement de l'Église].
A la fin du concile, il veut restaurer l'ordre des spiritains, selon les demandes du concile, mais en 1968, il se démet de sa charge de supérieur des spiritains, ceux-ci ayant voté la modification de la règle établie par leur fondateur, le Vénérable Père Libermann. Il critique les réformes issues de l'“esprit du concile” telles l'affirmation de la nouvelle liberté religieuse (pour toutes les religions), un nouvel œcuménisme (sans conversion), une nouvelle conception de la collégialité et la réforme de la liturgie codifiée par saint Pie V.
En 1970, il fonde à Écône (Suisse) la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X à la demande de plusieurs séminaristes français. Les buts de cette fraternité sacerdotale sont "le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte et rien que ce qui le concerne". Avec l'autorisation de Paul VI, l'institution est érigée canoniquement, le 1er novembre 1970, par Mgr Charrière, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, en tant que "pieuse union" pour une durée de 3 ans ad experimentum renouvelables. De son côté, Mgr Adam, évêque de Sion (diocèse d'Ecône) l'autorise à fonder un séminaire à Ecône.
Le 21 novembre 1974, il publie un manifeste résumant ses positions :
“Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s'est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues (…)”
“Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l'Église depuis dix-neuf siècles (…)”
“Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est toute entière empoisonnée ; elle sort de l'hérésie et aboutit à l'hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d'adopter cette Réforme et de s'y soumettre de quelque manière que ce soit (…)”
“C'est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l'étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Église catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures (…)”
Le 6 mai 1975, Mgr Pierre Mamie, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, agissant avec le plein accord du Saint-Siège, retire l'approbation canonique à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Malgré cela, Mgr Lefebvre décide de continuer son action de formation de prêtres, et, en juin 1976, il ordonne 13 prêtres sans lettres dimissoires [document donnant le pouvoir de juridiction à un évêque] … et le 22 juillet 1976, Paul VI frappe donc Monseigneur Marcel Lefebvre d’une suspens a divinis pour son opposition au Concile Vatican II et son opposition aux réformes qui s'y rattachent … la Fraternité est dissoute.
Monseigneur,
Le 6 juillet 1976 (Prot. N. 514/76), le cardinal Sebastiano Baggio vous adressait une monition formelle, aux termes de laquelle vous étiez averti que des peines canoniques vous seraient infligées, si une preuve de résipiscence ne parvenait pas à la Congrégation pour les Evêques dans le délai de dix jours qui suivrait la réception de la monition.
Attendu que :
— d’une part, Mgr le nonce apostolique en Suisse atteste que vous avez eu communication, le 11 juillet de la monition formelle du cardinal préfet de cette congrégation, et que vous avez signé un accusé de réception en faisait foi ;
— et que, d’autre part, le délai fixé à dix jours est à présent écoulé sans que la preuve de résipiscence espérée soit parvenue au siège de cette même congrégation ; en exécution des instructions laissées par le cardinal Baggio, actuellement absent de Rome, j’ai référé à Sa Sainteté.
Le Saint-Père m’a confié qu’il avait reçu, de votre part, une lettre datée du 17 juillet. A ses yeux, elle ne saurait malheureusement être considérée, bien au contraire, comme satisfaisante ; je puis même vous dire qu’il est très affligé de l’attitude manifestée envers Lui dans cet écrit.
Par conséquent, le Souverain Pontife Paul VI, en date du 22 juillet 1976 et conformément au canon 2227, § 1, en vertu duquel les peines pouvant être appliquées à un évêque lui sont expressément réservées, vous a infligé la suspens a divinis prévue au canon 2279 § 2, 2°, et a ordonné quelle prenne immédiatement effet.
Le soussigné secrétaire de la Congrégation pour les Evêques a reçu mandat de vous en donner notification par la présente lettre.
Mais c’est, vous le pensez bien, avec une grande douleur que le Saint-Père s’est résolu à prendre cette mesure disciplinaire, en raison du scandale causé dans le peuple chrétien par votre obstination, après tant d’essais fraternels pour vous détourner de l’impasse où vous vous engagez. Sa Sainteté garde toujours l’espérance que vous voudrez y réfléchir encore, et prie Notre-Seigneur de vous inspirer la décision de renouer au plus tôt votre communion avec Elle.
Fait à Rome, au siège de la Congrégation pour les Evêques, le 22 juillet 1976.
Pourtant une Lettre de S. E. le Cardinal Villot, envoyée de Rome, le 27/10/1975 aux Présidents des Conférences épiscopales, depuis la Secrétairerie d’Etat sous N. 290.499/94 se terminait par :
... Eminence, Excellence, si les circonstances font que le problème vous touche d'une manière ou d'une autre, vous-même, ou d'autres évêques de votre pays, vous aurez à cœur, en cette Année sainte, de travailler pour la paix et la réconciliation. L'heure n'est pas à la polémique, elle est plutôt à la charité et à l'examen de conscience. Les excès appellent souvent d'autres excès. La vigilance en matière doctrinale et liturgique, la clairvoyance dans le discernement des réformes à mettre en œuvre, la patience et le tact dans la conduite du Peuple de Dieu, le souci des vocations sacerdotales et d'une préparation exigeante aux tâches du ministère, tout cela est sans nul doute le témoignage le plus efficace qu'un Pasteur puisse donner. Je suis certain que vous comprendrez cet appel et, avec vous, je souhaite que l'unité des membres de l'Eglise resplendisse davantage demain. † Jean Card. VILLOT.
Invoquant le cas de saint Athanase qui demeura pratiquement seul à défendre la vraie foi, dans les contradictions qui lui venaient de toute part, s'agissant de la défense du récent Concile de Nicée ; Monseigneur Lefebvre considère que Rome ne veut pas faire l'“expérience de la Tradition” et décide en conséquence de sacrer des évêques, avec ou sans l'approbation de Rome, “pour faire survivre la Tradition de l'Église” … cependant, ni Monseigneur Lefebvre ni le Pape Jean-Paul II ne veulent une rupture et tentent de maintenir le dialogue. En 1987, le pape nomme le cardinal Gagnon médiateur, celui-ci rend visite à de nombreuses maisons de la Fraternité Saint Pie X ; il conclut sa tournée sur des propos très louangeurs et remet au pape Jean-Paul II un rapport sur ces visites. Malgré un accord signé le 5 mai 1988, approuvant le principe de la nomination d'un évêque pour que l'œuvre de la Fraternité se maintienne, la tentative échoue … et le 30 juin 1988, Monseigneur Lefebvre, assisté de Monseigneur Antonio de Castro-Mayer, sacre évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta, Le lendemain, le cardinal Gantin, préfet de la Congrégation des Evêques, les déclare, excommuniés latæ sententiæ au titre des canons 1364-1 et 1382 du Code de droit canonique.Certains proches de Monseigneur Lefebvre et de sa Fraternité refusent le terme de schisme en citant le Père Jone O.M. Cap qui écrit en 1934 : “Est schismatique celui qui, par principe, ne veut pas être soumis au pape… mais n'est pas schismatique celui qui refuse simplement d'obéir au pape, alors même que ce serait pendant longtemps” [ Précis de théologie morale catholique, n°432, 1]
… au principe que Monseigneur Lefebvre n'a jamais renié la papauté catholique, comme l'ont fait, par exemple, les schismatiques orthodoxes. Mais a maintenu une vive discussion et une désobéissance systématique concernant certains textes du concile Vatican II et de ses réformes.
Monseigneur Marcel Lefebvre meurt le 25 mars 1991 en la fête de l'Annonciation, à Martigny en Valais, laissant derrière lui la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, implantée dans plus de cinquante pays sur les cinq continents. Malgré l'acte de rupture posé formellement en 1988, les relations entre Rome et les fils de Mgr Lefebvre se maintiennent encore aujourd'hui.

jeudi 8 février 2007

9 semaines de prière pour la France


Une belle initiative retransmise par Le Salon Beige qui l’a reçue par mail :
"La France ne retrouvera ses racines Chrétiennes que si nous le voulons" ! Sainte Jeanne d’Arc disait : "Combattons et Dieu donnera la victoire" ...
Aussi, à la veille d’élections si importantes pour notre pays et aussi pour l’Europe, nous vous proposons de faire une grande neuvaine de prière et de diffuser cette neuvaine à tous vos amis.
La formule est simple : la neuvaine débute neuf semaines avant les élections et à chaque semaine correspond un thème particulier avec un saint (à part le Professeur Lejeune) en lien avec le thème :


semaine 1 : sur le thème de la France en priant Sainte Jeanne d'Arc;

semaine 2 : pour le travail et l'emploi avec Saint Joseph ;

semaine 3 : pour sauvegarder nos racines chrétiennes avec Saint Martin de Tours;

semaine 4 : pour la justice en priant Saint Louis Roi de France;

semaine 5 : pour défendre la pureté des enfants avec Anne de Guigné;

semaine 6 : pour la famille avec Louis et Zélie Martin;

semaine 7 : pour les sciences et la vie avec le Professeur Lejeune;

semaine 8 : pour l'armée et la défense avec saint Michel et les saintes Barbe et Geneviève ;

semaine 9 : pour les personnes âgées, pauvres et seules, en priant Jeanne Jugan et Saint Vincent.


Nous commencerons la neuvaine le lundi 19 février, neuf semaines avant le premier tour (22/04)

A chacun de choisir la prière qui lui servira de support [NDL : quelques idées ici, ici, ou ]

A diffuser sans modération. [in Le Salon Beige, Lahire (merci à Loupio) posté le 07/02/07 à 23 h 17]

mercredi 7 février 2007

Qui ne connaît Paul Marie Couteaux, Conseiller politique de Philippe de VILLIERS, Député européen ?

Né le 31 juillet 1956 à Paris (14ème), Ancien élève de l'École Nationale d'Administration (promotion "Henri François d'Aguesseau"), Membre du Centre d'Études, de Recherches et d'Éducation Socialistes (CÉRÈS, courant du PS) puis du Mouvement des Démocrates de Michel Jobert (gaulliste "de gauche"), Chargé de mission au cabinet de Michel Jobert, ministre d'État, ministre du Commerce extérieur (1982-1983), Directeur de cabinet de Philippe de Saint-Robert puis de Bernard Billaud, commissaires généraux de la langue française (1984-1988), Chargé de mission au cabinet de Jean-Pierre Chevènement, ministre de la défense (1989-1991), Participe en 1990 à la création de la Convention pour la Vème République (gaulliste "de gauche"; président : Jean Charbonnel), Conseiller technique au cabinet de Boutros Boutros Ghali, secrétaire général de l'ONU (1991-1993) , Conseiller technique au cabinet de Philippe Séguin (RPR), président de l'Assemblée Nationale (1993-1996), Rédacteur en chef de la revue trimestrielle du RPR Une Certaine Idée (1998-1999), Élu parlementaire européen sur la liste souverainiste de Charles Pasqua et Philippe de Villiers aux élections européennes de 1999 (13ème de liste). Participe ensuite à la création du Rassemblement pour la France (RPF), démissionne du RPF en juin 2000. Cofondateur, avec deux autres parlementaires européens ex-RPF (William Abitbol et Florence Kuntz) de l'association Combats Souverainistes. Quitte, le 12 mars 2001, le groupe Union pour l'Europe des Nations (UEN) du Parlement européen et rejoint celui de l'Europe des Démocraties et des Différences (EDD).
“De traité de Nice en statut de la Corse, l’État abandonne ses responsabilités les unes après les autres, livrant les Français aux appétits des partis, des lobbies, des ethnies et des clans, et par là à l’arbitraire d’une mondialisation sans retenue. Quant au projet européen, faute d’autre horizon que ce marché planétaire, il s’effrite au même rythme que sa prétendue monnaie …Rien n’est cependant perdu. Ici et là des combats s’organisent, des résistances se font jour qui ont en commun le même souci de l’Homme et la même idée du droit des peuples. Pasqua, Saint-Josse, Chevènement, Bové, illustrent chacun à sa façon, ce refus du monde tel qu’il va. C’est dans cet esprit que nous créons "Combats souverainistes". Nous voulons permettre à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ces ruptures ou qui pourraient s’y retrouver, d’imaginer ensemble les voies et les moyens d’une démarche politique nouvelle, en-dehors des partis, à l’écart des combinaisons électorales, et sans autre camp que celui de la France ”
William Abitbol, Paul-Marie Coûteaux et Florence Kuntz, 9 janvier 2001
Cofondateur en décembre 2001 avec Jean-Paul Bled (président des États Généraux de la Souveraineté Nationale) de l'association Entente Souverainiste, dont il sera président puis président d'honneur (aux côtés du général Pierre-Marie Gallois). Soutient Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle de 2002 (avec les ex-RPF William Abitbol, Jean-Christophe Comor, Florence Kuntz...). Cofondateur, le 26 avril 2003, du Rassemblement pour l'Indépendance et la Souveraineté de la France (RIF), fusionnant notamment l'Entente Souverainiste et les États Généraux de la Souveraineté Nationale. Réélu aux élections européennes de 2004 en tant que tête de liste du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers dans sa circonscription d'Île-de-France.
Aujourd’hui on peut lire dans son éditorial :
“Contre les souverainistes, le Système a bien réglé sa machine : nous sommes contre tout ; anti-européens, puisque nous nous opposons à la Constitution européenne ; anti-américains, puisque nous condamnons la guerre américaine en Irak ; antiturcs, puisque nous ne voulons pas de la Turquie dans l'Union européenne ; antimusulmans puisque nous refusons les dérives communautaristes et l'aménagement des horaires de piscine ou des menus de cantine pour complaire aux associations islamistes ; anti-jeunes puisque nous nous élevons contre l'absurde complaisance qui saccage des champs et quelquefois des vies sous le prétexte très festif de "rave-parties" ; anti-homos, puisque le mariage nous paraît répondre d'abord à une nécessité précise, élever des enfants ; et encore, nous serions "anti-pauvres" pour refusé l'hypocrisie entourant les obsèques de l'Abbé Pierre ! Bref, on aimerait que nous jouions sagement le rôle de petits blancs en guerre contre le monde entier, apeurés par toutes ses évolutions, retranchés dans un nouveau Fort Chabrol.
En réalité, nous sommes tout le contraire. Nous sommes pour l'Europe, cette Europe de l'Atlantique à l'Oural qui organiserait les coopérations multiples et ouvertes entre tout ou partie de ses quarante peuples ; nous n'avons rien contre la Turquie, qui peut devenir une des grandes puissances régionales, de surcroît alliée de la France comme elle le fut souvent ; rien contre le monde musulman dont une bonne partie est francophone et avec qui nous entendons construire, déjouant le piège épouvantable du choc des civilisations, un espace de coopération tous azimuts, la francophonie ; et nous ne sommes pas davantage contre les jeunes, ces jeunes qui constituent une grande partie de nos militants et de nos électeurs, plus nombreux que chez beaucoup d'autres...Nous n'avons pas peur puisque, bien seuls en cela, nous avons confiance en la France ; nous savons qu'elle a connu des crises et des plus graves avant de se redresser tôt ou tard quand elle est bien menée "sous l'égide d'un Etat fort" comme disait de Gaulle ; et nous savons que la nation est justement faite pour prendre en compte chacun de ses fils, qu'un chef d'Etat doit s'adresser à chacun sans esprit d'exclusion, n'appartenir à personne en particulier pour appartenir à tous. Parce que nous aimons la nation, notre premier souci est de créer sans cesse du lien - de renouer les fils de la trame nommée civilisation française et qui a besoin de tous, y compris de l'apport constant de nouveaux venus. Parce que nous aimons la nation, nous faisons nôtre tout ce qui est national, et nous serrons la main à tous les hommes de bonne volonté qui veulent la défendre d'où qu'ils viennent, qu'ils soient de droite ou pas, qu'ils soient jeunes ou moins jeunes, qu'ils soient nés en France ou qu'ils ne le soient pas, pourvu qu'ils l'aiment”.
Et, pour en savoir un peu plus, allez donc voir le blog ou le podcast de P2V.fr - mardi 06 février 2007 http://www.pourlafrance.fr ou http://p2v.libcast.com/feed.rss -
et Monsieur Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon, plus connu sous le nom de Philippe de Villiers, homme politique français, né le 25 mars 1949 à Boulogne en Vendée, issu d'une famille normande anoblie par lettres patentes en 1595, il est marié et père de sept enfants.
L'un de ses ancêtres directs, Léonor Le Jolis de Villiers, fut maire de Saint-Lô, puis député (conservateur) de la Manche sous la Restauration. Son père, Jacques de Villiers (1913-2000) est le fils de Louis le Jolis de Villiers, capitaine « mort pour la France » le 10 septembre 1914. Jacques de Villiers est né en Lorraine et il y est élevé par la famille de sa mère (les Saintignon) dans laquelle il est officiellement adopté. Il a été compagnon d'armes de Jean de Lattre de Tassigny. [L' ADIMAD (Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française), qui maintient le souvenir de l'OAS, revendique Jacques de Villiers parmi ses « camarades » disparus .... Jacques de Villiers fut en effet impliqué en 1962 dans le réseau OAS-Ouest dirigé par Horace Savelli] Installé en Vendée après son mariage, il devient maire de Boulogne de 1947 à 1983 à la suite de plusieurs membres de la famille de son épouse. Il est également conseiller général des Essarts, vice-président du conseil général de la Vendée de 1973 à 1987, et conseiller régional des Pays de la Loire jusqu'en mars 1992. Il guide les premiers pas de son fils en politique.
Après des études au collège Saint-Joseph de Fontenay-le-Comte, Philippe de Villiers obtient une maîtrise de droit public (obtenue à Nantes en 1971) et le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris. Elève de l'ENA de 1976 à 1978 (promotion Pierre Mendès-France), il intègre le corps préfectoral à la sortie de l'école en étant nommé directeur de cabinet du préfet de la Charente-Maritime.
Entre-temps, il se rapproche de la Nouvelle Action royaliste, branche dissidente de la Restauration nationale.
Sous-préfet de Vendôme (Loir-et-Cher), il demande une mise en disponibilité au lendemain de la victoire de François Mitterrand aux élections présidentielles de mai 1981, pour ne pas servir un pouvoir de gauche avec lequel il se dit en profond désaccord. Il devient alors délégué général de la Chambre régionale de Commerce et d'Industrie des Pays de la Loire.
En novembre 1981, tirant profit de la décision de François Mitterrand d'autoriser les radios libres, il crée aux Herbiers la station Alouette FM, avant d'en laisser la présidence à son frère Bertrand. En 1982, il fonde Alouette Hebdo.
En 1984-1985, il démissionne de l'administration, après avoir créé en 1983 une école privée de communication, Sciences Com, initialement fondée sous l'appellation de Fondation pour les arts et les sciences de la communication.
Il est le créateur en 1977 du spectacle du Puy du Fou, sur le site du château du même nom, que le Conseil général de la Vendée achète au prix du terrain (800 000 francs pour 30 hectares). Il y met en scène une « cinescénie », qui devient rapidement le plus grand spectacle son et lumière en France. Tous les vendredis et samedis soir d'été, des bénévoles retracent l'histoire de la Vendée et du château du Puy du Fou. On y voit notamment des scènes du conflit vendéen lors de la Révolution française. Le spectacle est un succès populaire. Il accueille 1 million de spectateurs par an, et il s'est doublé depuis 1989 d'un parc d'attractions (« Le Grand Parc ») doté de nouveautés chaque année. Celle de 2006 est un grand théâtre équestre (3000 places assises) où se déroulera un spectacle de cape et d'épée intitulé « Mousquetaire de Richelieu ». Le succès du Puy du Fou lui vaudra d'apparaître dans l'émission de télévision de vulgarisation économique Vive la crise, en février 1984, aux côtés de l'acteur Yves Montand et de l'ancien commissaire au plan Michel Albert, comme un exemple de réponse à la crise économique par l'esprit d'entreprise.
Philippe de Villiers adhère au Parti républicain en 1985.
En 1988, il est nommé « délégué national, chargé des milieux culturels et des relations avec la jeunesse » de l'UDF.
Il crée son propre mouvement en 1991, Combat pour les valeurs, quitte l'UDF en 1994, et fonde alors le MPF, - Mouvement pour la France -, parti politique de droite souverainiste.
Son évolution conduit Philippe de Villiers à se revendiquer aujourd'hui comme étant en dehors du système politique qu'il nomme, à l'instar de Jean-Marie Le Pen, le « système UMPS ». Cette position lui est toutefois vigoureusement contestée par le Front national, qui ne cesse de pointer la constance des alliances politiques du MPF avec le parti chiraquien, l'UMP, et avec l'UDF, au niveau des collectivités locales et régionales.
Sur le plan des idées politiques, Philippe de Villiers se situe dans la ligne d'un catholicisme traditionnel. Il a défendu l'inscription de la référence à l'héritage chrétien dans le projet de constitution européenne. Il dénonce aujourd'hui ce qu'il appelle l'islamisation de la société française et le communautarisme lors de son discours de déclaration de candidature pour l'Elysée, le 11 septembre 2005. Il a par ailleurs investi comme n°2 du MPF Guillaume Peltier, ancien directeur national du Front National de la Jeunesse (FNJ) et ancien militant du Mouvement National Républicain (MNR), passé au MPF dès 2001.

“Le progrès pour tous, le respect pour chacun” … ?

En meeting à Paris, mardi 6 février, Ségolène Royal candidate PS s'est voulu offensive face à Nicolas Sarkozy candidat UMP qui avait cité, lors de son discours d'investiture, Jaurès, Camus et Léon Blum, empruntant tour à tour à Mirabeau, Brecht, Léon Blum et Frantz Fanon.
"La France n'est pas la synthèse de l'Ancien Régime et de la Révolution. (...) C'est la rupture opérée par la Révolution qui explique la France d'aujourd'hui" …“Les Français veulent un choix fondé sur un clivage clair. Et ce clivage, je suis décidée à l'assumer car il oppose deux conceptions de la société, deux manières de gouverner, deux visions de la France”… "Je laisse à la droite ses mises en scène berlusconiennes", a-t-elle raillé, estimant que "la droite met aujourd'hui toute sa brutalité dans la balance … une droite dure, agressive … qui dit tout et son contraire ("s'il y en a que ça gêne d'être en France, qu'ils ne se gênent pas pour quitter un pays qu'ils n'aiment pas") [Droite dure et agressive ? Le début de campagne de Sarkozy me laisse une impression inverse. Au contraire, Sarkozy n'évoque même pas Royal, et l'empêche d'utiliser la stratégie que lui a donné le PS, à savoir la victimisation féministe... (Vous m'attaquez parce que je suis une femme). Sarkozy reste calme. Et Royal se perd toute seule dans son désert programmatique.Le seul objectif de cette gauche ? Gouverner ? NON ! Transformer la France ? NON ! Battre la droite (=le mal) ? OUI. Sectarisme toujours ! Laurent C.] "La droite a bloqué la machine économique et ne sait plus la faire redémarrer", assène-t-elle encore "Communautariste", "bushiste", défendant "les intérêts d'un tout petit monde qui ne pense qu'à lui, qu'à son pouvoir". « Allons-nous accepter qu'à travers l'un des siens cette nouvelle oligarchie prenne la tête de l'Etat républicain ? » « Nous nous battons contre une droite dure, agressive, une droite sans principes, sans vertu républicaine, une droite arrogante qui dit tout et son contraire mais ne varie pas sur l'essentiel, pour elle et pour elle seule : la défense de ses privilèges, de ses passe-droits, de ses abus, de ses réseaux et de ses clientèles, de son impunité. » Elle fait de la droite d'aujourd'hui l'héritière de celle qui fit le procès de Léon Blum en 1942 … « Il est facile d'associer le temps d'un discours Guy Moquet et Achille de Peretti, Jeanne d'Arc et Edouard Balladur, mais quels que soient les mérites des seconds (dont le principal est d'avoir fait la carrière du candidat actuel de la droite), sachons mettre à leur juste place, autrement éminente, la fille rebelle de Lorraine et le jeune résistant communiste qui n'eurent jamais 20 ans parce qu'ils aimèrent la France à en mourir. »
Autre marqueur de gauche, la laïcité, « première » des « règles » du vivre ensemble. Elle accuse Nicolas Sarkozy de vouloir modifier la loi de 1905. « Cette inspiration anti laïque et communautariste n'est pas la nôtre. »Sans dévoiler son programme, Ségolène Royal a plaidé pour une France "multiple, colorée, métissée et très française si elle sait être fidèle à ses valeurs" : "La France de demain, comme celle d'hier, se nommera diversité", a-t-elle lancé. Elle a promis de "redonner un avenir à toute la jeunesse", de "donner à tout jeune le droit à un premier emploi ou à une formation utile dans les six mois qui suivent sa sortie du système scolaire" Elle a donné rendez-vous le 11 février, invitant ses partisans "à prendre les plans de la maison que nous allons bâtir ensemble". Sans pour autant expliquer si son programme aura une tonalité aussi marquée à gauche que son discours du soir …
in Le Monde du 06/02/2007, à partir de l’Article de Nabil Wakim

XV Journée mondiale du malade (11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes)

La Pénitencerie apostolique a publié hier après-midi le décret fixant la concession d'indulgences spéciales pour la XV Journée mondiale du malade (11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes), dont la célébration a lieu cette année à Séoul (Corée).
"Il convient de réfléchir attentivement - peut-on lire dans le décret - au fait que les soins ont des limites et qu'irrémédiablement arrive pour tout homme la fin du voyage terrestre. Il convient d'avoir la plus grande attention et la plus grande charité envers les malades qui se trouvent en phase terminale, afin que leur passage de ce monde au Père soit accompagné des consolations" spirituelles. "Ainsi la prière de l'Eglise pour les mourants souligne-t'elle l'humilité du Christ et fait-elle résonner Sa voix qui nous appelle à la gloire et à la félicité éternelles … En raison de cette réalité, l'Eglise entend que la Journée mondiale du malade soit un moment privilégié de catéchèse, consacrée à la place et à la signification de la souffrance telles qu'elles sont enseignées par la Révélation".
C'est pourquoi Benoît XVI a décidé de concéder l'indulgence plénière, selon les conditions habituelles (confession, communion et intentions du Pape) "aux fidèles qui détachés de tout péché participeront le 11 février à Séoul comme en tout autre lieu ou cérémonie fixés par les autorités ecclésiastiques pour invoquer Dieu aux fins de la Journée mondiale du malade".
"Les fidèles qui dans les hôpitaux ou à leurs domiciles assisteront en bons samaritains les malades, notamment les incurables, et qui à cause de ce service ne pourront se rendre dans les lieux fixés ci dessus, bénéficieront de la même indulgence. Il suffit qu'ils assistent des malades au moins quelques heures comme s'il s'agissait du Seigneur", et ce aux mêmes conditions prévues pour les malades.
L'indulgence plénière sera enfin accordée "aux fidèles qui pour maladie ou grand âge sont dans l'impossibilité de participer aux dites cérémonies...à condition toutefois de remplir les conditions fixées au plus tôt et de s'unir spirituellement au Pape par la prière le jour indiqué, en offrant leurs souffrances physiques et spirituelles à Dieu par l'intercession de la Vierge Marie". L'indulgence partielle - conclut le décret - est en outre accordée du 9 au 11 février “à tout fidèle chaque fois qu'avec contrition il s'adressera à Dieu miséricordieux aux intentions particulières” de la Journée et en soutien des malades, terminaux ou incurables avant tout.
CITE DU VATICAN, 6 FEV 2007 [PENT/INDULGENCES:MALADES/... VIS 060207 (400)]

mardi 6 février 2007

Le même homme ?

Il n’était encore qu’un obscur député lorsqu’en 1981, seul, il s’était opposé à François Mitterrand et à son ministre de la justice de l’époque, Robert Badinter ; à Jacques Chirac également, en posant une question préalable qui, si elle avait été adoptée, aurait coupé court au débat sur l’abolition de la peine de mort. Ce parlementaire n’avait-il pas affirmé : « La société a le droit de donner la mort pour se défendre » ? « Sinon » - avait-il ajouté – « il faut être logique : soyons pacifistes et refusons d’armer les bras de nos soldats». Propos courageux et plein de bon sens ! Or, la semaine dernière, le garde des Sceaux actuel a défendu, à la tribune de la même Assemblée nationale, l’inscription de l’interdiction de la peine capitale dans le texte de notre Constitution, effectuant un virage de 180° par rapport à ses convictions d’élu en 1981. Las ! Le ministre d’aujourd’hui et le député d’hier sont un seul et même homme. Son nom ? Pascal Clément. Notre ministre appartient à la catégorie des gens intelligents puisque seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis. Intelligent ? Peut être, opportuniste en tout cas !
by D.B in Le Bulletin d’André Noel (député †1964)

Une recherche scientifique guidée par un critère éthique

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI s’est prononcé en faveur d’une recherche scientifique guidée par un critère éthique : “le service de l’être humain tout au long des étapes de son existence”, dans un message pour le Congrès national de bioéthique promu à Cuba, à La Havane, par le Centre Jean-Paul II, du 28 au 30 janvier.
Congrès qui a été l’occasion de 55 communications, dont 6 spécifiquement scientifiques, particulièrement suivies par plus de 400 personnes : professeurs, médecins, représentants des mondes de la science et de la culture, professionnels de la technique, ambassadeurs, mais aussi religieux, étudiants ; et dont le succès du congrès a étonné même les organisateurs, commente Radio Vatican.
Benoît XVI les invitait, dans cette lettre signée par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, à “approfondir ce domaine délicat de la médecine, par des initiatives promouvant la diffusion d’une bioéthique ouverte à la transcendance et à la dignité de la personne humaine”
Le pape les encourageait également “à promouvoir une authentique culture de la vie qui, en reconnaissant le bien que la recherche peut donner à la société, ait présent à l’esprit le devoir scientifique d’être toujours guidés par un critère éthique, critère qui ne peut être autre que le service de l’être humain, à chaque étape de son existence (…) dans une attitude d’accueil et de respect de la part de tous, et donc aussi des gouvernements et des législations ”.
de ROME, Lundi 5 février 2007 (in
ZENIT.org - ZF07020506)

La France a-t-elle l'université qu'elle mérite ?

Pour Madame Jacqueline de Romilly, membre de l'Académie française ... c'est ... sans hésiter : Non, la France n'a pas l'enseignement qu'elle mérite. Et cela je crois est fort grave. Dans ce domaine, une crise s'est formée, année après année, et toute crise est grave lorsqu'elle touche à ce qui constitue l'avenir de notre pays. Ceci posé, l'enseignement me paraît une réalité trop importante et surtout trop complexe pour que je ne sois pas opposée à l'idée d'une réforme globale, plus ou moins improvisée, qui nécessairement laisserait de côté des éléments importants. Le résultat aurait toutes chances d'être pire que le mal. En fait, j'ai enseigné à tous les niveaux, depuis le simple collège jusqu'au Collège de France. Il m'apparaît clairement qu'il existe un certain nombre d'erreurs, qu'il serait nécessaire et suffisant de réparer au plus tôt. Il s'agit moins de l'organisation de l'enseignement que de son contenu même, et du but à poursuivre. Pour cela, il est nécessaire que le redressement se fasse d'abord dans les plus petites classes et se poursuive ensuite de proche en proche et d'année en année.
Il faudrait tout d'abord rétablir, dès ce jeune âge, les conditions nécessaires à la transmission du savoir - c'est-à-dire n'avoir pas peur de restaurer une certaine discipline, car on n'apprend pas bien dans le désordre, et aussi résister à l'idée que les jeunes doivent tout découvrir par eux-mêmes : nous avons tant de merveilles à leur révéler, dont ils n'ont pas idée ! Il faudra aussi, en vue de leur avenir, veiller à développer en eux ces qualités indispensables que sont la faculté de s'exprimer, ainsi que la faculté de comprendre et de comparer ; et il faudra aussi, car ils en auront besoin, cultiver à tout prix leur mémoire. Ils en auront besoin toute leur vie.
Pour revenir aux choses concrètes, je commencerai donc par les lycées et collèges, et je commencerai par un défaut qui m'a particulièrement touché au cours de mes expériences d'enseignante. Je veux parler de l'abandon progressif et presque complet de l'enseignement des lettres. Certes, quelques mesures ont été prises tout récemment qui vont en ce sens : ainsi pour la méthode de lecture qui peut servir le plus dans la suite des études, ou bien pour l'enseignement de la grammaire si nécessaire pour toute la suite. Ce sont là de bonnes mesures, mais il reste beaucoup à faire. Je voudrais insister sur ce que représente la lecture des textes littéraires - ceux de notre culture et des autres cultures. Hélas, au cours des années, bien des textes ont été tout simplement abandonnés. Trop souvent, des mécanismes pédagogiques sont venus remplacer le contact direct personnel avec les textes. Et pourtant c'est là, dans ce contact direct avec les textes, que l'élève peut apprendre à s'exprimer de plus en plus exactement, à comprendre les idées des autres et celles des époques différentes ; c'est là qu'il peut, à travers les textes et les poèmes, trouver, mais lui-même, des zones d'admiration ou de critique qui constituent peu à peu son idéal moral. Et c'est ainsi qu'un juste maniement de la parole peut contenir et remplacer la violence tandis que se débloque en eux un esprit plus grand de tolérance.
Tous n'iront pas jusqu'au bout dans cette formation ; mais le plus chacun en aura reçu et le mieux cela sera. Et j'ajoute qu'il serait souhaitable que cette formation se développe grâce à un certain esprit de compétition et d'émulation. Il ne s'agit ici ni de classement ni d'examen : il s'agit de ce qui se passe dans la classe elle-même quand chacun peut essayer de trouver une réponse, la réponse juste, et de rectifier, de bien répondre. L'acquisition du savoir se fait alors dans une sorte de jeu, où chacun progresse sans ennui. Je sais qu'il existe de telles classes, où règne ce genre de jeu ; et je ne suis pas assez passéiste pour imaginer qu'il ne puisse se répandre s'il est le moins du monde encouragé. Et cela est vrai pour tous les niveaux et pour toutes les zones d'enseignement.
Cela coûtera un peu d'argent, bien entendu ; mais à quoi peut-on mieux dépenser de l'argent qu'à la préparation de ce qui est notre avenir ? J'ai vu refuser l'ouverture de classes de latin ou de grec, alors que le nombre d'élèves requis existait : que des raisons d'économies entraînent une telle décision est scandaleux. J'ai aussi vu baisser le nombre des postes offerts aux professeurs les plus qualifiés, sans doute aussi pour des raisons d'économies ; comme si l'on ne souhaitait pas que les maîtres de notre jeunesse soient de la plus haute qualité possible ! J'ajoute qu'en plus de l'argent, il y faudrait quelque souplesse rapport à la lourde bureaucratie qui pèse sur nos institutions. Par exemple, il y a le problème de la carte scolaire : il est évident qu'il faut une certaine règle en ce domaine car les lycées ne sont pas extensibles à l'infini ; mais il y faut aussi considérer les cas particuliers : j'ai vu une mère grecque se voir refuser l'admission de son fils dans un lycée où il y avait du grec car le règlement exigeait de l'envoyer dans un autre établissement un peu plus proche mais où il n'y avait pas de grec. À une époque où les établissements présentent des options différentes et ont des projets d'enseignement différents, il est évident qu'il faut un peu assouplir les choses pour les rendre plus raisonnables.
Il est certain qu'un tel assainissement de l'enseignement secondaire faciliterait beaucoup la situation des universités. Il est clair que trop de jeunes se dirigent vers les universités sans savoir vraiment pourquoi, simplement parce qu'ils ne savent pas quoi faire. Et cela représente du temps perdu pour tout le monde. Il est certain qu'un système d'orientation bien précis devrait être mis en place. On pourrait aussi envisager l'existence de cycles courts à côté de cycles longs ; mais cela à la condition que l'on n'oublie jamais que l'enseignement supérieur doit conduire jusqu'à la recherche la plus poussée et la plus personnelle et y faire pénétrer tous ceux qui en sont capables. Et sans doute faudrait-il éviter de multiplier le nombre des universités car parfois on risque de donner ce titre à des établissements qui ne groupent pas vraiment les qualités le justifiant.
Ces modifications sont simples, si simples ! Naturellement, elles ne seraient pas toutes bien accueillies, car beaucoup de fonctionnaires ont été formés dans l'esprit qu'ici je tente de critiquer. Mais je sais qu'elles sont parfaitement possibles et qu'une grande masse silencieuse dans le pays les attend et s'en féliciterait. D'ailleurs, il ne s'agit pas de revenir vers le passé : réparer ses propres erreurs, c'est préparer l'avenir - l'avenir de l'enseignement qui est aussi celui de notre pays. En fait tous les problèmes que l'on discute aujourd'hui, qu'ils soient économiques, écologiques ou ce que l'on voudra, ont besoin de l'esprit, de trouver chez tous la lucidité et la solidarité que l'enseignement tel que je le décris ici a pour tâche de former. C'est là un beau programme ; et l'on pourrait dire familièrement : « Avis aux amateurs ! »

lundi 5 février 2007

"Une politique de santé qui flirte de plus en plus avec l'eugénisme"

La formule est du Professeur Didier Sicard, président du Comité consultatif national d'éthique, dans une interview avec Jean-Yves Nau et Michel Alberganti : "La France au risque de l’eugénisme" publiée par Le Monde, à propos du diagnostic prénatal et préimplantatoire
[J]e suis persuadé que si la France avait été confrontée, à l'occasion d'un régime nazi, à des pratiques eugénistes sim
ilaires, elle répugnerait aujourd'hui à s'engager sur une pente particulièrement dangereuse. Au XXIe siècle, que la naissance d'enfants hémophiles soit, du fait des progrès de la science, considérée comme éventuellement inacceptable est bouleversant. C'est à la fois fou et irresponsable. Nous ne pouvons pas nous exonérer de cette idéologie aujourd'hui plus française qu'allemande. La France est en train de tomber dans la barbarie eugéniste, sous la pression des intérêts industriels et du culte (consumériste) du "produit humain parfait" ... "la politique prend la science au mot pour transformer la société au motif que "la science dit le vrai" ... (?) "Comment allons-nous nous percevoir si nous excluons d'emblée et de manière quasi systématique de la vie tel ou tel ?"
Patrice de Plunkett, qui qualifie l'entretien d' "explosif", essaye de comprendre pourquoi le Prof. Sicard se croit obligé de garder ses distances d'avec les préoccupations similaires des chrétiens.
[in http://lesalonbeige.com/, sous la signature de Henri Védas, 05/02/2007 et dans le blog de Patrice de Plunkett "un bloc-notes de journaliste"]

dimanche 4 février 2007

Droit européen : la France bonne élève rattrape son retard dans la transposition des lois européennes

Il ne reste plus que 22 directives européennes (sur 1600) à transposer dans le droit national et la France en aura fini avec ses particularismes : la justice française sera ainsi totalement soumise au droit communautaire européen. Cela valait bien un satisfecit particulier de l'UE...
In LE MONDE du 02.02.07 - BRUXELLES BUREAU EUROPÉEN
Cependant ...
Bruxelles émet par une autre voix des doutes sur le désendettement de la France
En cette année électorale, la recommandation risque de ne pas passer inaperçue des candidats au poste de ministre des finances. Dans son rapport annuel sur le programme de stabilité français, la Commission européenne devait suggérer, mardi 23 janvier, aux autorités françaises de profiter de la solidité de la croissance pour "anticiper" cette année une partie des mesures de rigueur destinées à ramener le déficit à l'équilibre d'ici à 2010, et l'endettement en deçà du seuil de 60 % du produit intérieur brut, comme prévu par l'actuel titulaire du poste, Thierry Breton, en vertu du pacte de stabilité.
Tout en donnant son feu vert au programme français, la Commission considère que "le gros de la réduction" du déficit public est, d'après les projets de l'actuelle majorité, reporté à la fin de la période : en dépit d'une activité génératrice d'importantes rentrées fiscales, le rythme de la consolidation budgétaire ne sera, regrettent les eurocrates, pas en ligne cette année avec les standards préconisés par le pacte de stabilité et de croissance (avec un ajustement structurel de 0,3 % contre 0,5 % requis en période de vaches grasses). Du coup, "il existe des risques quant au respect des objectifs budgétaires, et la position des finances publiques pourrait ne pas être suffisante pour assurer leur réalisation d'ici à 2010", note la Commission.
In LE MONDE du 23.01.07 - BRUXELLES BUREAU EUROPÉEN

La Turquie est comme un bateau où l’équipage regarderait vers l’Ouest tout en ramant vers l’Est

Entretien avec le P. Claudio Santangelo, missionnaire de saint Vincent de Paul en Turquie
La Turquie est un pays aux mille visages. Pont géographique entre l’Orient et l’Occident, c’est un Etat laïc où la religion tient toutefois une place très importante. De grands progrès dans le dialogue entre le christianisme et l’islam, entre catholiques et orthodoxes ont été récemment accomplis en Turquie mais le pays a également été la scène de crimes contre la liberté de religion et de pensée.
Pour avoir une idée plus précise sur les différentes réalités de la plateforme turque, Zenit a interrogé le père Claudio Santangelo, missionnaire de saint Vincent de Paul en Turquie.
Zenit : Que vivent les missionnaires de l’ordre vincentien en Turquie ?
P. Santangelo : Notre congrégation, dont le nom officiel est Congrégation de la Mission (CM = Congregatio Missionis), possède deux maisons à Istanbul, l’une appartenant à la Province d’Autriche, l’autre à celle de Paris. Toutes deux fondées vers la fin du XIXème siècle pour contribuer à l’instruction et à l’éducation des européens et venir en aide aux populations pauvres d’Istanbul.
Notre mission, née sous forme de pensionnat, a été transformée en Ecole Supérieure après la chute, ces dernières décennies, du nombre de chrétiens dans le pays. Le pourcentage des étudiants musulmans de notre école s’élève à 95%.
Zenit : Le scénario turc suscite beaucoup de curiosité car il s’agit d’un état laïc dans un pays à grande majorité musulmane. Comment un occidental qui vit en Turquie perçoit-il cette réalité ?
P. Santangelo : En Turquie, la laïcité apparaît dans les constitutions et dans les institutions. En 1924, le père de la patrie, Mustafa Kemal Atatürk, a décidé d’adopter une laïcité à la française. Et dans la vie sociale, il a adopté de nombreux paradigmes occidentaux pour moderniser la Turquie. Ainsi, en Turquie, il est interdit aux employées de la fonction publique de porter le voile durant leur travail ; les turcs utilisent le calendrier grégorien ; le jour férié est fixé au dimanche et non au vendredi. Les musulmans qui fréquentent la mosquée doivent obtenir une permission préalable pour s’y rendre. Mais la Turquie a plusieurs visages. La ville d’Istanbul est très particulière, pleine de microcosmes. Lors de nos déplacements en ville, nous passons d’un quartier où les femmes sont voilées à un autre quartier où tout est occidental. Un jour j’ai vu une jeune fille qui portait le voile et qui avait un piercing. Pour nous, le voile est signe de traditionalisme, le piercing signe d’un modernisme à outrance. Ce sont ces deux réalités là que nous côtoyons chaque jour en Turquie.
Zenit : Quelle place la Turquie a-t-elle dans le réveil général de l’extrémisme islamique ?
P. Santangelo : En Turquie, on assiste ces dix dernières années à un réveil de l’extrémisme religieux chez les musulmans. L’élément religieux est très présent et très visible dans la vie sociale et publique. Les 50-60 ans sont restés très fidèles à Atatürk. Ils sont musulmans mais pas particulièrement pratiquants. En ce qui concerne les jeunes, ce réveil religieux dépend beaucoup de l’origine sociale. Les plus riches regardent d’un bon œil l’occident, et imitent son style de vie ; la religion en soi ne les intéresse pas beaucoup. En revanche, ceux qui viennent d’un milieu rural plutôt défavorisé ont fait de la mosquée leur seul point de référence. Quelqu’un a comparé la Turquie à un bateau où l’équipage regarderait vers l’ouest tout en ramant vers l’est.
Zenit : Comment la population turque vit-elle les négociations officielles pour l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne ?
P. Santangelo : Jusqu’à l’année dernière, les sondages évaluaient à 70% le nombre des habitants qui y étaient favorable. Mais aujourd’hui, ces chiffres ont baissé et tournent autour de 50%. Beaucoup craignent de perdre leur identité. L’opinion publique, à ce sujet, varie beaucoup en fonction de la situation géopolitique de la région. Il suffit de penser à l’été dernier quand Israël est entré en guerre contre le Liban. Ils ont tapissé les immeubles d’immenses affiches montrant des photos de la destruction du Liban qui disaient : « Israël a mis le feu au Liban et le monde se limite à regarder ». Beaucoup assimilent ces guerres à une guerre de l’occident chrétien contre l’islam car, de manière générale, les musulmans pensent que l’Etat et la religion vont de pair. Comme nous, en Occident, craignons l’invasion turque et la perte de notre identité européenne, ils craignent que l’Occident absorbe leur identité turque et musulmane. Sans compter que les mass media sont très partiaux. Certains media leur font peur, insinuant que l’Occident veut les phagocyter et supprimer leur identité. Quand le père Andrea Santoro a été tué, certains journaux (comme Vakit), estimant inconcevable qu’il ait été tué sans raisons, ont écrit que le prêtre faisait du prosélytisme auprès des musulmans, payant les gens pour qu’ils viennent à l’église.
Zenit : Quelle a été la réaction locale après l’assassinat du père Andrea Santoro et du journaliste Hrant Dink?
P. Santangelo : Les deux assassinats survenus dans le même secteur de Trabzon n’ont pas eu le même impact. Don Andrea Santoro était un étranger et un inconnu ; son assassinat n’a donc pas eu le même écho que celui de Dink et il n’y a pas eu de manifestations.
L’assassinat du fondateur et directeur du journal Agos, en revanche, a été perçu comme une attaque à la liberté religieuse, et l’opinion publique a été scandalisée par ce meurtre perpétré de sang froid. De nombreuses personnes ont manifesté leur indignation en défilant dans les rues. En tant que chrétiens, après ces attaques, nous avons eu peur que la situation ne se dégrade et que notre stabilité dans le pays ne soit compromise.
Zenit : Après la rencontre historique entre le pape Benoît XVI et le patriarche œcuménique Bartholomaois I au Phanar, quel rôle les catholiques doivent-ils assumer pour favoriser le rétablissement de la pleine unité entre les chrétiens ?
P. Santangelo : Il était nécessaire que le pape aille en Turquie et montre ce que l’Eglise entreprend pour parvenir à l’unité. Au Phanar, des points importants ont été soulevés et rappelés. Mais les changements et les pas en avant ne peuvent se limiter à des discussions de haut niveau. Ils doivent pénétrer dans la profondeur du vécu des différentes confessions chrétiennes. En tant que missionnaire Vincentien je parlerais de gestes concrets et charitables, signes d’un œcuménisme vécu. S’engager ensemble, en tant que communautés ecclésiales, pour construire une maison interconfessionnelle. L’encyclique du pape Jean Paul II Ut unum sint parle d’un œcuménisme de la charité qui serait signe visible pour les non chrétiens. L’œcuménisme c’est aussi partager les richesses issues des différentes traditions. L’année dernière, en tant que prêtres catholiques, nous avons eu un jour de retraite sur le carême, prêché par un prêtre arménien de rite apostolique. Découvrir le sens du Carême comme l’exprime la liturgie qui, pour les Eglises d’Orient, est le fondement sur lequel se construit la foi (Lex orandi statuit legem credendi), fut pour nous source de grande richesse. Nous ne pouvons avancer à force de stéréotypes, il est nécessaire que nous nous connaissions de près, et le fait que la présence chrétienne soit aussi réduite doit nous stimuler à travailler ensemble.
Zenit : Quel sens donnez-vous à votre mission en Turquie ?
P. Santangelo : manqLe sens de ma mission en Turquie est de faire rayonner la présence du Christ. Selon une devise de Saint Vincent de Paul, notre fondateur : « Faire tout ce que Jésus Christ a fait : enflammer le monde ». Mon devoir n’est pas de convertir les gens, mais d’être plein de la présence d’amour et d’écoute de Jésus-Christ et être prêt à rendre raison de l’espérance qui est en moi (1 Pt 3, 15). Quand nous célébrons l’Eucharistie, je sens que Jésus est là lui aussi.
Les Turcs ont le droit eux aussi de connaître le vrai visage de Jésus Christ. L’expérience nous dit qu’il n’y a pas que des gens indifférents à la religion, qu’il y en a d’autres qui veulent la connaître. Il est arrivé qu’une invitation à un repas finisse par être une occasion de parler ensemble de foi et de religion et de soulever des questions liées à notre existence d’homme. J’appartiens à une congrégation missionnaire dont le charisme est d’évangéliser les pauvres, d’être proche d’eux. Il y a plusieurs catégories de pauvres : il y a ceux qui tuent de quelque chose, les sans-abri, les personnes frappées de toutes sortes de maladies ou sous dépendance, mais aussi les sans droits, les minorités, les personnes abandonnées à leur solitude. Nous sommes appelés à aimer ces pauvres, d’un amour affectif et effectif. A les aimer avec le cœur, c’est-à-dire en étant présent auprès d’eux, concrètement. Notre mission consiste à considérer le pauvre dans sa dimension intégrale d’homme. En Turquie, il y a des pauvres qui sont à la recherche de Dieu, qui cherchent à donner un sens à la vie, à la mort, à la souffrance, et qui ont besoin d’écoute, de présence et de témoignage. Et nous, en tant que chrétiens nous sommes ici pour écouter dans la gratuité et pour témoigner.
ROME, Vendredi 02 février 2007 (ZENIT.org - ZF07020208)